L’insertion professionnelle progresse lentement

Médecins et infirmiers formés à l’étranger

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Publié 23/11/2010 par Annik Chalifour

Une récente étude sur les barrières rencontrées par les immigrants professionnels de la santé menée par le Regroupement des intervenantes et intervenants en santé et en services sociaux de l’Ontario (RIFSSSO), a révélé que leur principal défi résidait dans le manque d’accès aux renseignements nécessaires pour l’obtention du permis de pratique et les ressources en français pour les appuyer. Suite à cette étude, le RIFSSSO a offert plusieurs séances d’information spécifiquement conçues pour les médecins, infirmiers et autres professionnels de la santé formés à l’extérieur du Canada. L’organisme a également développé un guide de renseignements à l’intention des agences et organismes d’établissement et d’intégration de l’Ontario. Voici un survol de la séance d’information tenue par le RIFSSSO, mercredi 17 novembre, au Collège Boréal, 22 rue College.

Malgré la pénurie de médecins et d’infirmiers en Ontario et ailleurs au pays ayant des conséquences au niveau de l’accessibilité des services offerts à la population, plusieurs professionnels de la santé francophones formés dans différents pays et qui dorénavant vivent ici, ne peuvent pratiquer leur profession.

«Il est essentiel pour les professionnels formés à l’étranger de bien cerner le processus et les étapes conduisant à la qualification professionnelle pour travailler dans leur profession, ici en Ontario», a déclaré Christiane Fontaine, directrice générale du RIFSSSO.

La séance de mercredi visait à permettre aux nouveaux arrivants professionnels de la santé de mieux comprendre les démarches à suivre pour obtenir leur permis de pratique et de les aider à naviguer à travers l’information qui existe pour faciliter leur insertion professionnelle.

Processus long et onéreux

«Parmi les démarches essentielles, il faut être membre de l’Ordre de réglementation; remplir une demande d’inscription et payer les frais requis.»

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«Il faut remettre les documents exigés (ex. diplômes, permis d’exercice, preuve de citoyenneté ou résidence permanente); assurer la traduction de ses documents par un traducteur autorisé et faire évaluer ses titres de compétence», a précisé Marie-Paule Jean-Gilles, agente de projets du RIFSSSO.

«L’Ordre de réglementation procédera à l’évaluation de votre dossier. À cette étape, il est possible qu’on vous avise d’avoir à suivre des cours», a détaillé l’agente.

Suite à la complétion des cours exigés et à la réussite de l’examen de l’Ordre, le permis de pratique sera octroyé.

Dépendant de la situation de l’arrivant, le processus peut s’allonger péniblement avant d’en arriver à l’obtention du permis.

Devant l’impossibilité à court terme d’exercer leur profession au Canada, certains médecins formés à l’étranger qui vivent ici, se tournent vers des organismes tels Médecins sans frontières; ils oeuvrent outre-mer, faisant la navette entre le Canada et les missions.

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Enjeu social et professionnel

Béatrice Gahongayire, infirmière d’origine burundaise oeuvrant auprès de l’Hôpital Élizabeth-Bruyère d’Ottawa, invitée du RIFSSSO, a témoigné de son expérience comme nouvelle arrivante infirmière francophone formée en Afrique.

«Je suis arrivée au Canada en 1998. À cette époque, on trouvait difficilement les informations reliées au processus pour pouvoir exercer sa profession à titre d’infirmière nouvelle arrivante.»

«En premier lieu, j’ai réalisé que je devais apprendre l’anglais pour pouvoir vivre et travailler ici, ce que je ne savais pas avant d’arriver en Ontario.

J’ai donc misé sur l’apprentissage de l’anglais, tout en traversant les exigences de l’acclimatation à un nouvel environnement de vie avec ma famille.

Finalement, en janvier 2001, j’ai passé l’examen de l’Ordre avec succès, après avoir obtenu les documents exigés au bout d’un an. Le processus a pris beaucoup de temps, du fait que je devais récupérer mes diplômes et mon permis d’exercice depuis le Burundi.»

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Nouveau contexte culturel

«Par la suite, on m’a embauchée à l’Hôpital Bruyère où 80% des patients sont anglophones. J’ai dû aussi m’adapter à un nouveau contexte culturel de travail. Par exemple, la relation infirmier-patient en Ontario diffère de l’approche burundaise.

Je suis arrivée ici avec un bagage de connaissances et d’expériences auquel s’ajoute mon vécu canadien. Comme infirmière, on doit constamment s’ajuster à différents patients et contextes.»

Béatrice fait partie d’une infime minorité de nouveaux arrivants professionnels de la santé, qui ont la chance d’obtenir un emploi dans les trois ans suivant leur arrivée au pays: c’est l’exception!

Réseau de soutien

De plus en plus d’institutions académiques et d’organismes d’aide à l’intégration au marché du travail ontarien offrent un appui aux professionnels de la santé nouveaux immigrants et néo-canadiens, en matière de programmes de formation.

Par exemple, le Consortium national de formation en santé (CNFS) de l’Université d’Ottawa; le programme FLAP du Collège Boréal; le Centre d’accès pour les professionnels de la santé formés à l’étranger (ProfessionsSantéOntario); et le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) de l’Ontario dont les représentants étaient présents à la session d’info du RIFSSSO.

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www.rifssso.ca

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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