Vous connaissez la recette, en politique, en mensonge, en humour, plus c’est gros, plus ça passe. Martin-David Peter a bien saisi le message et nous livre une pièce avec les plus gros clichés sur les noirs, en gros plan, en pleine lumière. C’est parfois limite, mais le plus souvent, l’objectif de briser un tabou est atteint. L’autodérision, quelle belle invention.
Esclaves et esclavagistes?
Il faudrait pouvoir se transporter dans le passé pour voir quelles relations entretenaient maître et domestiques, blancs ou noirs, tous confondus.
Quand un domestique, joué par Martin-David Peter, commence à jouer l’insolent avec sa maîtresse, on attend une réponse cinglante de la part de la personne qui a le pouvoir.
Mais il n’en est rien, chacun possède des arguments valables à envoyer à la figure de l’autre en frôlant les lignes de la bonne conduite. Premier cliché, les noirs aiment les bananes. L’auteur ni va pas de main morte et le public peut craindre un dérapage dans le texte à tout moment. On longe le précipice pour finalement ne pas tomber, mais que ce fut proche.
Dans un décor minimaliste composé de panneaux triangulaires amovibles représentant l’intérieur d’une demeure, le comédien répond à une personne imaginaire dont on comprend les propos à travers les réponses que le domestique formule.