Levées de fonds et campagnes de sensibilisation: des sportifs s’engagent

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Publié 27/03/2012 par Guillaume Garcia

Vous avez certainement remarqué au cours des premiers mois de l’année 2012 les nombreux encarts publicitaires «Causes pour la cause» de la campagne de Bell Canada visant à mettre fin à la stigmatisation liée à la maladie mentale. Clara Hugues, multiple médaillée olympique avait rejoint la cause après avoir elle-même subi une dépression. Elle n’est pas la seule athlète à s’investir pour une cause, L’Express a demandé à Caroline Ouellette, championne olympique féminine de hockey et Alexandre Bilodeau, également champion olympique de ski de bosses à Vancouver, pourquoi ils s’impliquaient autant dans des causes. Des témoignages touchants et pleins d’humilité.

L’image avait été marquante. Pendant la fête des Jeux olympiques de Vancouver, Jennifer Heil et Alexandre Bilodeau annonçaient des dons de 25 000 $ pour «Because I am a Girl» de Plan Canada pour Heil, et à l’Association canadienne des centres de santé pédiatrique pour la recherche sur la paralysie cérébrale pour Alexandre Bilodeau.

«J’ai toujours pensé que si je pouvais faire la moindre différence ça me ferait plaisir de redonner. Ce n’est pas tout le monde qui peut faire du ski, c’est dispendieux, moi j’ai eu la chance d’en faire et j’ai aujourd’hui la chance d’aider des causes qui me sont chères», explique le champion olympique, joint par téléphone.

Redonner

La plupart des champions engagés auprès de causes a été atteint, ou connait des gens qui le sont, par une maladie, quelle qu’elle soit.

L’expérience d’Alexandre Bilodeau a été largement médiatisée, son frère souffre de paralysie cérébrale et représente une motivation quotidienne pour le champion. «C’est mon héros», dit-il souvent en entrevue. «On peut toujours apprendre de ces personnes-là. Au nombre de fois que l’on se plaint par jour, alors qu’eux acceptent leur sort, on peut recevoir des leçons de vie…»

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Pour Caroline Ouellette l’engagement pour la fondation du cancer du sein est né après le diagnostic de sa tante. «Tout ce temps-là, je m’entraînais et ça a été une grande source d’inspiration. Tu relativises beaucoup.»

Elle aussi parle de «redonner aux gens» ce qu’elle a reçu. Depuis, elle a participé avec son équipe des Stars de Montréal à plusieurs matches levées de fond, qui ont amassé au total près de 15 000 $ pour la fondation du cancer du sein.

La hockeyeuse est également investie avec Right To Play, qui aide les enfants en Afrique. «Pour nous les sportifs, le sport apprend des valeurs de vie. Donc c’est un but qui vient nous chercher. J’ai été inspirée par des filles de l’équipe olympique. Ici on ne se rend pas compte que l’on est chanceux, mais là-bas ils sont heureux avec presque rien.»

Inspirer

Right To Play aide les jeunes en Afrique à pratiquer un sport en finançant des infrastructures et équipements. Caroline Ouellette a, par exemple, été au Bénin dans le cadre de son implication pour Right To Play. Elle espère que «les filles plus jeunes trouvent aussi quelque chose qui leur tienne à cœur». «On doit pouvoir inspirer les gens», poursuit-elle.

Le rôle de l’athlète dans notre société est multiple. Il représente un idole, un modèle, un exemple à suivre. Cela les rend attractifs et exposés médiatiquement. «Quand on fait une levée de fond, qu’on s’associe à une cause, cela attire les médias et augmente la visibilité de la cause», indique Caroline Ouellette.

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Offrir plus de visibilité à une cause qui lui tient à cœur, voilà aussi la motivation d’Alexandre Bilodeau, qui deviendra prochainement porte parole pour l’association canadienne des centres de santé pédiatrique.

S’organiser

«J’ai levé beaucoup d’argent depuis les olympiques, mais porte parole c’est un rôle différent, il faut en parler, pour que le monde sache ce qu’est l’appareil cérébral. Pour les deux prochaines années je vais tout faire pour parler de la cause mais je me concentre surtout sur les Jeux olympiques. Je n’ai pas le temps pour tout et je veux continuer à performer. Mon rêve c’est qu’en 2015 j’organise de gros événements pour faire des levées de fonds.»

Pour combiner sa soif de victoire, car il est avant tout un champion, avec les visites d’hôpitaux ou encore les soirées de levée de fonds, Alexandre Bilodeau doit tenir un agenda très serré. «Entre mes camps d’entraînements et les études, je dois vérifier très à l’avance pour être présents aux événements.»

Également impliqué dans la fondation de l’ancien sprinter Bruni Surin et dans les olympiques spéciaux, le skieur médaillé d’or a d’ores et déjà apporté une contribution financière importante à toutes ces causes.

Questionné sur le rôle que les sportifs doivent jouer dans les campagnes de sensibilisation ou les levées de fonds, Alexandre Bilodeau explique sa plus grande motivation est de «redonner pour faire rêver».

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«Nous les sportifs, on sent que les gens veulent nous écouter. Et c’est la moindre des choses de donner de la visibilité de temps en temps. La volonté est là chez les sportifs. Après il faut trouver ce qui nous donne des frissons», conseille-t-il aux plus jeunes athlètes.

Rebondir

Conscient de vivre une réalité différente de la plupart des gens, Alexandre Bilodeau croit fermement que cette chance s’accompagne d’un haut degré de responsabilité envers les autres.

Malgré son jeune âge, le skieur de bosses sait que sa discipline demande un engagement total qui n’est que rarement récompensé. Il prépare donc déjà son avenir.

«Dans le ski de bosses, on a quasiment aucune chance de défendre son titre olympique. Je vais essayer de le faire mais après ca sera fini pour moi. Il faut passer à d’autres défis. J’étudie en comptabilité et en finance. Ça me passionne le monde du business.»

En 2014, après les Jeux Olympique de Sotchi, Alexandre Bilodeau prendra une retraite bien méritée, à 27 ans! Et vous pouvez comptez sur lui pour rebondir, il sait faire!

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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