L’opposition fait son travail en pressant le gouvernement de questions et en critiquant ses réponses contradictoires, mais Libéraux et Néo-Démocrates ne tireront pas grand chose du «scandale» des détenus torturés dans les prisons afgnanes.
Tous les détenus sont sans doute maltraités dans toutes les prisons en Afghanistan. Mais on s’intéresse ici bien sûr aux combattants ennemis capturés par nos soldats canadiens et remis aux autorités du pays, comme le stipulent les règles d’engagement de ce conflit.
Que peut-on en faire d’autre? Les garder nous-mêmes et les juger dans un bâtiment spécial sur notre base de Kandahar? Les relâcher dans la nature comme les pirates somaliens? On ne semble pas s’inquiéter de ceux qu’on a tués au cours des opérations: là aussi il y avait peut-être quelques simples «fermiers» innocents parmi les victimes. On ne serait pas dans ce pétrin si on les avait tous tués au lieu de les faire prisonniers!
Le gouvernement ou l’état-major se doutait ou savait en 2006 ou 2007 que un ou plusieurs prisonniers faits par les Canadiens et remis aux autorités ont été brutalisés ou risquaient de l’être… Et alors? C’est la guerre. Ils nous tirent dessus. On les bombarde. Ils placent des bombes sur les routes. On les traque. On a besoin d’interroger les ennemis capturés pour mieux prévoir la suite. Quand on sera parti, ils continueront de s’entretuer. Laissons aux Pakistanais et aux Iraniens le soin de calmer le jeu chez leurs voisins afghans.
La même approche serait de mise face à la Corée du Nord: c’est un dossier pour la Corée du Sud, la Chine et le Japon, pas pour les États-Unis. La Guerre froide est terminée: l’Afghanistan et la Corée du Nord ne sont plus des «dominos».