Les policiers peuvent procéder à la fouille rapide, sans mandat, des téléphones portables de suspects après leur arrestation à certaines conditions conclut jeudi la Cour suprême du Canada.
La fouille doit être strictement liée et limitée aux objectifs de l’arrestation. Dans un jugement divisé quatre contre trois, la majorité estime que l’on doit tenir compte des attentes en matière de respect de la vie privée des propriétaires de téléphones portables, particulièrement les téléphones intelligents qui s’apparentent aux ordinateurs.
Toutefois, même si ce qu’on appelle une fouille accessoire après arrestation peut constituer une atteinte à la vie privée, «ce ne sont pas toutes les fouilles qui le sont inévitablement», dit le juge Thomas Cromwell au nom de la majorité.
Pour être conforme à l’article 8 de la Charte canadienne des droits et libertés qui protège les citoyens des fouilles abusives, une fouille accessoire d’un téléphone portable doit suivre une arrestation légale et avoir des objectifs de protection des policiers, du public ou du suspect, de conservation ou de découverte de la preuve ou encore d’identification d’autres suspects.
L’étendue de la fouille devra aussi être conforme à son objectif et donc se limiter par exemple aux courriels, photos ou messages textes récents ou encore au registre des appels. Les policiers devront tenir des notes détaillées sur le contenu examiné et la façon dont ils ont procédé pour justifier ensuite la fouille.