Lorsque j’étais une petite-fille, j’avais été profondément choquée de ne pas être autorisée à servir comme enfant de chœur durant la messe. Cette fonction était réservée aux garçons. Je les enviais terriblement et je me demandais pourquoi, nous les petites-filles, étions victimes d’une telle injustice.
Ce fut une grande déception qui a ébranlé ma foi en l’Église catholique.
Dans mon village, j’avais connu un premier curé, bon et tolérant, l’Abbé Dubuisson. Il était à l’image de Dieu, un authentique serviteur de Dieu, sa porte était ouverte de jour comme de nuit à tout paroissien en détresse. Il était un unificateur, ne jugeait rien ni personne. Il respectait les autres cultures et confessions du monde. Il exerçait sa mission avec un cœur, comme le Christ l’avait fait.
Quant à mon père, qui s’était détourné de l’Église catholique dès qu’il l’avait pu, ayant été victime d’un père jésuite pédophile durant ses années de pensionnat au cours de sa petite enfance, il se disait athée mais avait été touché par la chaleur et l’ouverture d’esprit de notre curé, et assistait même régulièrement à la messe.
Le curé qui le remplaça après sa mort fut d’un genre bien différent. C’était un homme froid et dur, réprimandant les enfants et sermonnant les adultes. C’en était fini de la bonhomie paroissiale.