Les minorités ethniques 
au bas de la société

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Publié 22/06/2010 par Darnace Torou

Il est des vérités que les organismes martèlent au fil des années, sans que cela n’émeuvent plus grand-monde: la marginalisation continue des minorités ethniques au Canada est de celles-là.

Lors d’une présentation faite le 21 mars 2001 devant la Commission canadienne des droits de la personne, M. Andrew Jackson, directeur de la recherche au Conseil Canadien du Développement Social observait que «les taux élevés de pauvreté parmi les minorités visibles au Canada, surtout chez les immigrants récents appartenant à une minorité visible, sont inacceptables – à plus de 50% pour certains groupes, comme les Noirs qui sont immigrants récents.»

Il a souligné que les causes principales de la pauvreté comprennent les obstacles à une participation égale au marché du travail et le manque d’accès à des emplois permanents, qualifiés et raisonnablement rémunérés. Le racisme, à son avis, semble aussi être une cause significative de la pauvreté dans ces groupes.

En mai 2001, la Fondation canadienne pour la justice sociale publiait la recherche de M. Grace-Edward Galabuzi intitulée «Canada’s Creeping Economic Apartheid» (l’Apartheid économique rampant du Canada).

Ce papier fort bien fouillé attirait l’attention sur la marginalisation croissante des Ontariens des minorités visibles, avec toutes les conséquences: sous-emploi, chômage, faiblesse de revenu, etc.

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Dans une étude intitulée «Les immigrants sur le marché du travail canadien en 2006: analyse selon la région ou le pays de naissance», M. Jason Gilmore (Division de la statistique du travail) notait, en février 2008, que «les immigrants nés ailleurs en Asie (y compris au Moyen-Orient) et ceux nés en Amérique latine, en Europe et en Afrique affichaient, en 2006, des taux de chômage supérieurs et des taux d’emploi inférieurs à ceux de leurs homologues nés au Canada».

Avec, quelques lignes plus loin, cette précision: «Les immigrants nés en Afrique éprouvaient des difficultés sur le marché du travail, peu importe leur période d’établissement.

En 2006, le taux de chômage des quelque 70 000 immigrants très récents nés en Afrique s’élevait à 20,8%, soit plus de quatre fois le taux de la population née au Canada.»

Le 2 juin dernier, le Centre Canadien de politiques alternatives sort un rapport intitulé «Ontario growing gap: The role of race and gender». Mme Sheila Block y montre notamment que:
– Les Ontariens des minorités ethniques veulent du travail mais ont de la difficulté à en trouver, d’où un taux de chômage de 8,7% contre 5,8% pour les Canadiens d’origine européenne;
– Qu’ils sont moins bien rémunérés et que la race et le genre portent un rude coup aux femmes gagnant en moyenne 53,4 cents et les hommes 73.6 cents de moins que les hommes n’appartenant pas aux minorités raciales;
– Que ni l’âge, les diplômes, ni le statut d’immigrant n’ont éliminé ce fossé grandissant. On peut, pour illustrer, ne citer qu’un exemple: la Faculté d’éducation forme, en moyenne chaque année une dizaine d’enseignants car le secteur manquerait cruellement de personnel.

De nombreux immigrants originaires d’Afrique francophone se sont massivement agrippés à cette bouée de sauvetage, croyant y tenir leur passeport pour l’emploi.

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Certains se trouvent suppléants professionnels ou peu sont employés dans les écoles d’immersion, le reste se cherche!

Une petite enquête auprès des anciens de Glendon permettra de réaliser que le rêve canadien est devenu un cauchemar, malgré le diplôme chèrement acquis et la carte de compétence.

Il est sans doute temps d’appliquer une politique systématique visant à reconnaître et accepter les compétences car, faute de quoi, le Canada restera le pays des docteurs livreurs de pizza et autres ingénieurs chauffeurs de taxis !

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