Le maire Rob Ford et son frère Doug, le conseiller municipal d’Etobicoke, ont eu des mots très durs à l’endroit des journalistes et des médias torontois, dimanche, au micro de leur émission à CFRB 1010 (pourtant un média, dont ils sont donc des chroniqueurs invités…). Ils se sont excusés le lendemain, invoquant le stress…
Les deux frères ont nié en bloc les allégations colportées depuis une dizaine de jours par le site Gawker.com et le Toronto Star à l’effet que Rob aurait pu être filmé assez récemment en train de fumer du crack. Le patron de Gawker et deux journalistes du Star affirment avoir visionné la vidéo.
Les deux élus municipaux ont nié avec autant de véhémence les autres allégations qui ressortent de l’enquête du Globe and Mail, publié samedi, sur le commerce de drogue auquel Doug se serait livré dans son quartier il y a 30 ans. Le reportage du Globe brosse aussi un portrait troublant (mais flou) d’un autre frère et de la soeur de Rob et Doug Ford.
Ni le Star ni le Globe n’identifient leurs sources. Le Globe prend même la peine de préciser qu’aucun des policiers contactés, ayant travaillé à Etobicoke dans les années 1980, n’a dit avoir vu passer Doug Ford sur son radar, ce qu’a répété l’un d’eux à CFRB dimanche (car le maire et le conseiller municipal ont pris quelques appels d’auditeurs).
Qu’un politicien ait déjà fumé ou même un peu trafiqué de la drogue au collège n’a rien d’extraordinaire. Mais c’est spécial venant d’un promoteur de la loi et l’ordre à tout crin, comme c’est le cas ici. On aurait pardonné des erreurs de jeunesse et accepté qu’il en ait tiré les leçons, mais rien de tel n’est admis ici, bien au contraire: Doug Ford jure n’avoir jamais été associé à quelque commerce de drogue que ce soit.
Rob Ford, lui, affirme en vrac: que la vidéo n’existe pas… mais qu’il accepte régulièrement d’être photographié ou filmé avec des citoyens rencontrés ici et là; qu’il ne consomme pas de crack… et qu’il n’a pas de problème d’alcool non plus; surtout qu’il est victime d’un vaste complot orchestré par ses nombreux ennemis politiques, incluant 80% des journalistes… qui seraient élitistes et même un peu racistes sur les bords.