Les accommodements raisonnables. Sujet épineux, semé d’embûches. Parler de cela implique un parti-pris, une certaine vision des choses. Djemila Benhabib a son avis sur la question, et vous ne lui ôterez pas de l’idée que l’Islam n’a rien à faire dans la sphère publique. Son ouvrage, Ma vie à contre-Coran, une femme témoigne sur les islamistes, est dédié à ceux qui se battent pour le respect de l’égalité et des libertés.
Accommodement: nom masculin; arrangement à l’amiable, compromis. Raisonnable: adjectif; qui agit conformément au bon sens, d’une manière réfléchie. OK, l’idée est qu’on doit trouver un compromis, en essayant de réfléchir un minimum.
Lors de sa conférence dans le cadre du dernier déjeuner du Club Canadien de Toronto la semaine dernière, Djemila Benhabib a expliqué son parcours, toutes ces choses qui lui font critiquer ouvertement le rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables. «Lors des consultations publiques, les Québécois ont dit leur attachement à la laïcité et l’égalité. Mais le rapport ne parle pas de ça, il occulte l’avis des Québécois.»
À croire que les deux responsables du rapport sont tombés dans le piège tendu par les lobbies islamistes. Oui, islamistes et non musulmans. Ici les termes sont importants, et la conférencière n’oublie pas de le rappeler: «L’islamiste, c’est un islam politique, avec un agenda politique, qui a pour mission d’islamiser la société. Le musulman vit sa religion, dans le respect des lois.»
Islamistes ou musulmans?
Le problème, on l’aura bien compris réside dans le fait que les islamistes prennent la parole. Les musulmans non. Djemila cherche à expliquer l’inexplicable. Comment ces gens qui sont contre la démocratie s’en servent pour lui tordre le cou?