Lorsqu’ils arrivèrent en Amérique, les Français et les Anglais ont dû rapidement faire en sorte de pouvoir communiquer avec les peuples autochtones, sans quoi ils auraient couru à leur perte. Pour évangéliser, pour échanger, pour combattre, les interprètes ont joué un rôle primordial qui leur ont parfois permis d’accéder à une ascension sociale fulgurante.
Quelles techniques?
La première volonté des peuples blancs venus «coloniser» l’Amérique a été de l’évangéliser et pour cela il fallait maîtriser la langue. La formation des interprètes s’est faite de différentes manières, souvent en compilant des «traductions» des mots ou idées autochtones sur papier, qui étaient perfectionnées avec le temps, mais aussi parfois en enlevant des Amérindiens à leurs familles pour venir les former en Europe.
Samuel de Champlain a d’ailleurs utilisé cette méthode en ramenant un Amérindien à St-Malo, nous a glissé Paul Cohen, professeur agrégé d’histoire de France et conférencier invité récemment par la Société d’histoire de Toronto à l’Alliance française.
Les Européens possédaient déjà des «techniques» d’interprétation avec l’arabe et l’hébreu, Christophe Colomb avait d’ailleurs pris le soin d’emmener avec lui des interprètes d’arabe et d’hébreu, sachant que le commerce dans l’océan Indien se faisait dans ces deux langues.
Du côté des Amérindiens, le contrôle de leur langue était primordial pour contrôler les termes de l’échange. Les chefs de tribus demandaient souvent aux autres membres de ne pas aider les Européens dans la compréhension de leur langue.