La violence domestique reste un sujet que l’on préfère garder secret, par honte, par peur, les explications ne manquent pas. Il existe à Toronto des maisons d’hébergement pour accueillir les victimes de violences, mais aucune ne délivre ses services en français. Ce ne sera bientôt plus le cas: l’organisme La Maison d’hébergement francophone de Toronto a reçu une aide de 5,2 millions $ de la part du gouvernement de l’Ontario pour acheter un terrain et bâtir une maison qui devrait être fonctionnelle dans deux ans.
Voilà plusieurs années que les femmes francophones de la région de Toronto attendaient la création d’une maison qui puisse accueillir celles d’entre elles victimes de violence domestique.
À l’échelle provinciale, l’organisme Action ontarienne contre la violence faite aux femmes s’occupe du lobbying auprès des différents ministères et fait figure de coordonnateur des différents organismes locaux.
L’annonce de cette première maison, qui doit ouvrir ses portes en 2011 à Toronto intervient alors qu’on termine la construction d’un pareil édifice à Timmins. «On s’est fermé les yeux trop longtemps», a lancé la ministre Madeleine Meilleur lors de l’annonce de la subvention gouvernementale de 5,2 millions $, qui s’est déroulée au Centre francophone de Toronto mercredi 17 février au matin.
Elle a rappelé que depuis 2005/2006, elle a pris connaissance du dossier de la Maison d’hébergement francophone de Toronto et que cette subvention entre dans le cadre d’une stratégie plus grande d’améliorer les services en français et le suivi des victimes.
Dans la foulée, Julie Lassonde, qui est la présidente du Conseil d’administration de l’organisme à but non lucratif a précisé l’importance d’avoir une telle institution à Toronto puisque s’ajoute aux difficultés personnelles celle de la langue quand des femmes sont référées au sein de maisons d’hébergement anglophones. «Elles ne sont pas à l’aise».