Les enfants de la secte Lev Tahor: un défi interprovincial

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Publié 28/11/2013 par Radio-Canada

Les services sociaux ontariens devront vraisemblablement obtenir l’ordonnance d’un juge de l’Ontario pour faire respecter le jugement québécois relativement à la garde de 14 enfants de la secte juive Lev Tahor. Ces enfants devraient être placés dans des familles d’accueil, selon le jugement rendu mercredi par un juge à St-Jérôme.

Craignant de perdre la garde de leurs enfants, les deux familles en question ainsi que plusieurs dizaines d’autres membres de la secte orthodoxe avaient fui le Québec, il y a une semaine, pour se réfugier en Ontario, principalement dans la région de Chatham dans le sud-ouest de la province.

Selon le PDG de la Société d’aide à l’enfance de la région voisine de Windsor, Bill Bevan, le jugement québécois ne s’applique pas automatiquement en Ontario, mais donnerait du poids à toute requête des services sociaux de Chatham devant les tribunaux.

Santé mentale

De son côté, le porte-parole de la secte, Nachman Helbrans, est déçu du jugement québécois, mais les familles concernées n’ont pas l’intention de renoncer à la garde de leurs enfants. Il soutient que les lois ontariennes sont différentes de celles qui sont en vigueur au Québec.

Le bureau de la ministre ontarienne des Services à l’enfance, Teresa Piruzza, n’a pas voulu commenter l’affaire, jeudi, se contentant de répondre que la province «suit la situation de près» et que les services sociaux du Québec et de l’Ontario continuaient à s’échanger des renseignements.

Au Québec, le juge a dit craindre pour la santé mentale et physique des enfants. Il demande à ce qu’ils soient vus rapidement par un médecin et un psychologue. Il motive notamment sa décision de les retirer de leur milieu par le climat de peur dans lequel semblent vivre les enfants. Des policiers doivent être mandatés pour les ramener au Québec.

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Les pères de famille, qui étaient sommés de comparaître devant le tribunal de la jeunesse mercredi matin, ne se sont pas présentés au palais de justice de Saint-Jérôme, mais des avocats les représentaient.

Négligences

Le tribunal de la jeunesse a entendu plusieurs témoignages sur les moeurs de la secte, dont celui d’un ancien membre qui a fui. Le contenu, très préoccupant, a été frappé par un interdit de publication pour ne pas nuire à la sécurité des enfants. La secte intégriste nie les allégations de négligence.

Selon le directeur de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour les Laurentides, Denis Baraby, certaines maisons de la communauté étaient insalubres et des déchets jonchaient le sol. Les enfants, qui étaient scolarisés à la maison, n’étaient pas capables de faire des exercices de mathématiques de base et plusieurs ne parlaient ni anglais ni français, seulement le yiddish.

M. Helbrans a expliqué que le groupe voulait simplement offrir à ses enfants une éducation basée sur ses principes religieux et non en vertu de la Loi sur l’instruction publique. Il a mentionné que les familles avaient déjà commencé à déménager en Ontario avant la semaine dernière et que cet exode était planifié depuis quelque temps.

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  • Radio-Canada

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