Les services sociaux ontariens devront vraisemblablement obtenir l’ordonnance d’un juge de l’Ontario pour faire respecter le jugement québécois relativement à la garde de 14 enfants de la secte juive Lev Tahor. Ces enfants devraient être placés dans des familles d’accueil, selon le jugement rendu mercredi par un juge à St-Jérôme.
Craignant de perdre la garde de leurs enfants, les deux familles en question ainsi que plusieurs dizaines d’autres membres de la secte orthodoxe avaient fui le Québec, il y a une semaine, pour se réfugier en Ontario, principalement dans la région de Chatham dans le sud-ouest de la province.
Selon le PDG de la Société d’aide à l’enfance de la région voisine de Windsor, Bill Bevan, le jugement québécois ne s’applique pas automatiquement en Ontario, mais donnerait du poids à toute requête des services sociaux de Chatham devant les tribunaux.
Santé mentale
De son côté, le porte-parole de la secte, Nachman Helbrans, est déçu du jugement québécois, mais les familles concernées n’ont pas l’intention de renoncer à la garde de leurs enfants. Il soutient que les lois ontariennes sont différentes de celles qui sont en vigueur au Québec.
Le bureau de la ministre ontarienne des Services à l’enfance, Teresa Piruzza, n’a pas voulu commenter l’affaire, jeudi, se contentant de répondre que la province «suit la situation de près» et que les services sociaux du Québec et de l’Ontario continuaient à s’échanger des renseignements.
Au Québec, le juge a dit craindre pour la santé mentale et physique des enfants. Il demande à ce qu’ils soient vus rapidement par un médecin et un psychologue. Il motive notamment sa décision de les retirer de leur milieu par le climat de peur dans lequel semblent vivre les enfants. Des policiers doivent être mandatés pour les ramener au Québec.