Les déracinés, ces laissés-pour-compte

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Publié 28/06/2011 par Darnace Torou

Le 20 juin dernier, le Haut Commissariat aux Nations Unies pour les Réfugiés observait la Journée mondiale du réfugié. Cette année marque également le 60e anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le 50e anniversaire de la Convention sur la réduction des cas d’apatridie.

Le Haut Commissaire António Guterres a présenté le rapport statistique du HCR sur les Tendances mondiales 2010 qui montre que le nombre des personnes déracinées dans le monde s’élève à près de 44 millions, chiffre le plus important depuis 15 ans.

Un rapport basé sur les chiffres de 2009, ce qui signifie qu’à la faveur des revendications démocratiques connues sous l’appellation de «Printemps arabe» et d’autres éruptions sporadiques telles qu’au Soudan, en Somalie, aux Philippines ou au Sri Lanka par exemple, leur nombre devrait être revu à la hausse !

Certes, on fait toujours une petite différence terminologique entre les réfugiés et les personnes déplacées! Il n’en demeure pas moins vrai que ces personnes déracinées ont besoin de la solidarité pour survivre. Il faut également noter que le nombre global de déplacés internes est évalué à 27,5 millions, le plus élevé depuis 10 ans.

Près de 50 % des personnes déracinées sont des femmes et des jeunes filles, privées de la protection de leur foyer, de leur gouvernement et souvent de leur structure familiale. Elles sont souvent particulièrement vulnérables, confrontées aux difficultés extrêmes de longs périples vers l’exil et aux abus sexuels.

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Les déplacées à l’intérieur de leur propre pays connaissent souvent des expériences similaires, devenant les cibles de groupes armés illégaux qui emploient souvent le viol et l’enrôlement forcé.

Où se trouvent ces déracinés

Selon le HCR, 80 % des réfugiés vivent dans des pays en développement et ce sont les plus pauvres au monde qui abritent de vastes populations réfugiées, aussi bien en valeur absolue que par rapport à la taille de leur économie. Ainsi, le Pakistan, l’Iran et la Syrie comptent les plus fortes populations réfugiées avec respectivement 1,9 million, 1,07 million et 1,005 million.

Toujours selon le rapport, «le Pakistan en supporte également les plus lourdes répercussions économiques avec 710 réfugiés pour un dollar de son PIB par habitant (en parité de pouvoir d’achat), suivi de la République démocratique du Congo et du Kenya avec respectivement 475 et 247 réfugiés. En comparaison, l’Allemagne, le pays industrialisé qui accueille la plus importante population réfugiée (594 000 personnes), héberge 17 réfugiés pour un dollar de son PIB par habitant».

On comprend que M. Guterres en appelle à une « une nouvelle donne pour partager la charge et les responsabilités – avec un appui plus soutenu de la part des pays de l’hémisphère nord en faveur des pays de l’hémisphère sud pour aider toutes les personnes qui ont traversé des frontières».

Le Secrétaire général des Nations Unies, pour sa part, a lancé un appel pour que «tous, à travers le monde, nous pensions à ces millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont été forcés de fuir leur pays et dont la vie est en danger alors que, le plus souvent, ils ne veulent que rentrer chez eux ou recommencer une nouvelle vie».

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Cette année, la Journée mondiale du réfugié est placée sous le thème «Un seul réfugié privé d’espoir, c’est déjà trop!»

Il est sans doute temps de penser, individuellement, que la solidarité et la compassion rendraient un peu d’humanité à notre monde de plus en plus égoïste qui élève des murs qui deviennent de plus en plus hauts!

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