Les Espagnols étaient massivement opposés à la guerre en Irak. Toutefois, jusqu’aux attentats meurtriers du 11 mars à Madrid, ils se préparaient à réélire le gouvernement pro-américain du successeur de José Maria Aznar, crédité d’une bonne gestion de l’économie.
C’est la réaction du parti au pouvoir à ces actes de terrorisme, qu’il attribuait aux séparatistes basques malgré l’accumulation des preuves contre les islamistes, qui aurait convaincu les Espagnols de voter trois jours plus tard contre ce mensonge, le dernier d’une longue série après les justifications officielles de l’invasion de Irak.
En Italie, le gouvernement Berlusconi a lui aussi appuyé les États-Unis sur la question de l’Irak, contre le voeu d’une très grande majorité de la population. Néanmoins, il n’est pas exclu que le gouvernement soit réélu cet automne. Et si l’opposition socialo-pacifiste réussissait à s’organiser et à remporter ces élections, on assure que ce sera en raison de l’économie et des questions domestiques, pas à cause de la guerre.
Les Français, eux aussi, étaient massivement opposés à toute la politique américaine au Moyen-Orient. Cette fois, leur gouvernement était au rendez-vous. Cela n’a pas empêché l’équipe Chirac- Raffarin de subir de lourdes pertes au profit des Socialistes (également opposés à la guerre) lors des dernières élections cantonnales.
La prise de position quasi-héroïque de la France (avec la Russie, l’Allemagne, le Canada et d’autres) contre la volonté américaine n’a donc pas profité au parti au pouvoir lors de ces élections. Même l’adoption de la fameuse loi réaffirmant la laïcité de la République, qui jouit d’un très large appui des Français, n’a pas semblé aider le gouvernement. Apparemment, les Français ne sont jamais contents!