Le gouvernement conservateur fédéral, habituellement favorable à l’entreprise privée, a réagi la semaine dernière à une décision de la Cour suprême libéralisant le commerce du sexe jusque-là entravé par le code criminel, en proposant une loi encore plus sévère pour enrayer cette activité qu’il juge dangereuse et dégradante.
La finalité explicite du projet sur «la protection des collectivités et des personnes exploitées», dévoilé le 4 juin par le ministre de la Justice Peter MacKay, est de «criminaliser les personnes qui alimentent et perpétuent la demande de la prostitution en achetant des services sexuels».
Les conservateurs estiment que la plupart des prostituées sont des victimes et la plupart de leurs clients des prédateurs. Il cherchera donc à davantage criminaliser l’achat que la vente de services sexuels.
Loin des enfants
«L’achat de services sexuels sera passible de peines sévères», un emprisonnement de 18 mois à 5 ans et des amendes minimales obligatoires progressives, de 500 $ à 1000 $, le double si l’infraction est commise «près de parcs, d’écoles, d’établissements religieux ou d’autres endroits où des enfants pourraient raisonnablement se trouver».
Si elle est adoptée – et, avant cela, si elle est avalisée par la Cour suprême, comme le réclame l’opposition – la nouvelle loi chercherait aussi à «protéger les personnes qui vendent leurs propres services sexuels, les personnes vulnérables ainsi que les collectivités canadiennes contre les torts considérables qui découlent de la prostitution».