Les catholiques aussi sont intéressés par l’école Essex

Le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) négocie depuis près de deux ans pour acquérir l’aile ouest de l’école Essex, dans le quartier Ossington et Bloor.

C’est ce qu’a fait savoir le président du CSDCCS, Yves Lévesque, suite à la déclaration d’intérêt pour le même édifice exprimée la semaine dernière par son homologue du Conseil scolaire Viamonde (public), Ronald Marion.

«Depuis près de deux ans, nous négocions ouvertement avec le TDSB (Toronto District School Board) afin de faciliter la mise en disponibilité de l’aile ouest de l’école Essex Junior and Senior Public School», indique M. Lévesque dans un communiqué.

«Cette école répondra adéquatement aux besoins pressants de la clientèle de l’école élémentaire catholique Sacré-Coeur de Toronto (du quartier Bloor et Sherbourne), pour laquelle le ministère de l’Éducation nous a accordé du financement en avril 2008 dans le cadre de son programme d’immobilisation relatif aux coûts de réparation prohibitifs, afin de trouver un nouveau site pour cette école.»

M. Lévesque affirme d’ailleurs que le TDSB a spécifiquement promis cette école au Conseil scolaire catholique francophone, mais toutes ces démarches nécessitent l’appui et la participation du ministère de l’Éducation, qui n’est pas encore acquise.

Le CSDCCS a donc été surpris, c’est le moins qu’on puisse dire, de lire dans L’Express la semaine dernière que le Conseil Viamonde s’intéressait lui aussi à l’école Essex, parmi d’autres, pour régler ses problèmes de surplus d’effectifs.

«Toute autre décision (que d’accorder l’école Essex au CSDCCS) serait une grave injustice», de dire M. Lévesque.

West Toronto Collegiate

Par ailleurs, nos conseils scolaires francophones sont tous les deux intéressés par le West Toronto Collegiate Institute, rue Lansdowne, dont une mise en disponibilité partielle a été annoncée la semaine dernière par le TDSB.

Le Conseil Viamonde lorgne de ce côté depuis un bon moment pour régler les problèmes d’exiguïté du Collège français, dont les 500 élèves occupent présentement deux campus, son édifice original de la rue Carlton pour les 9 à 12e années et l’édifice temporaire de Brockton pour les 7e et 8e.

Le CSDCCS fait cependant valoir qu’il n’a pas encore d’école secondaire au centre-ville (plusieurs élèves de ses écoles primaires du centre-ville choisissent pour le secondaire le Collège français, plus proche que l’école Mgr-de-Charbonnel à Yonge et Finch) et qu’il dispose déjà du financement qui lui permettrait d’acheter le Toronto West Collegiate.

Cependant, selon l’ordre établi par le ministère de l’Éducation, le TDSB devrait d’abord offrir son édifice au Conseil Viamonde. Celui-ci devrait alors demander le financement nécessaire au ministère de l’Éducation.

Le commissaire enquête

Ces défis auxquels font face les conseils scolaires francophones ont amené le commissaire aux services en français de la province, François Boileau, à ouvrir une enquête, apprenait-on récemment.

Selon Ronald Marion, le processus provincial de transfert de terrains ou de bâtiments d’un conseil scolaire (anglophone) à un autre (francophone) ne fonctionne pas, et une réforme s’impose. La décision de fermer une école sous-peuplée est souvent retardée, au niveau du conseil scolaire anglophone, pour les raisons politiques locales traditionnelles, ce qui retarde les projets d’expansion des conseils francophones.

De plus, ces tiraillements entre le conseil public et le conseil catholique ne peuvent que raviver le débat en Ontario sur le maintien de deux systèmes scolaires distincts, catholique et non-confessionnel, surtout chez les francophones, beaucoup moins nombreux, qui ont encore moins intérêt que les anglophones à être ainsi divisés.