Les bobettes dans le Robert

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Publié 16/10/2012 par Martin Francoeur

Bon, je sais. On est rendu en octobre et ça fait déjà trois mois que le nouveau Petit Robert 2013 est disponible sur les tablettes des librairies. Je sais, on a déjà parlé dans certains médias des nouveaux mots qui font leur entrée cette année. Je sais, je suis en retard. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de glisser un mot sur la nouvelle édition du Petit Robert, sans aucun doute mon ouvrage de référence préféré.

La nouvelle mouture du Petit Robert est arrivée avec son lot de nouveaux mots acceptés et de sens nouveaux à certains mots existants. Le Robert, comme le Petit Larousse, a cette faculté de s’adapter annuellement à l’évolution de la langue.

Le dévoilement des nouveaux mots est toujours un événement attendu. Et il y avait une vedette parmi ceux de cette édition 2013.

Il fallait bien s’y attendre: les «bobettes» font enfin leur entrée dans le dictionnaire!

Bien ancré dans la langue française parlée en Amérique du Nord, le mot «bobettes» est maintenant accessible à toute la Francophonie.

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On les définit comme étant un «sous-vêtement masculin ou féminin qui couvre le bassin». Le nom est féminin pluriel.

Mais ce qu’il y a d’intéressant, c’est que la citation de mise en contexte en est une de notre Fred Pellerin, talentueux conteur de la région de la Mauricie, au Québec: «Pudique et timide, Babine en bobettes ne sut se retenir de rougir.» On fait ici référence au personnage de Babine, dans un célèbre conte de Fred, qui fut d’ailleurs porté au grand écran. Il n’y a plus de doutes, les bobettes ont maintenant leurs lettres de noblesse.

D’autres québécismes font leur entrée dans le dictionnaire cette année. On note entre autres le verbe ambitionner, qui signifie «aller trop loin, exagérer», ou encore le mot chum, qui désigne assez largement «ami, amie, compagnon ou compagne».

Le terme bar laitier est aussi inclus dans les définitions et les sous-entrées du mot bar.

On voit aussi enfin apparaître les termes «agent de bord» et «agente de bord» pour désigner les personnes qui assurent le service auprès des passagers d’un avion. Cela permettra peut-être d’offrir un choix alternatif à ceux et celles encore tentés d’utiliser l’anglicisme «steward» ou le suranné «hôtesse de l’air»…

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Grâce au Petit Robert 2013, il est désormais tout à fait légitime de «prendre une débarque», de «compétitionner», de conduire une «déneigeuse», d’«initialer» un document, de faire du «jello», de rouler dans la «sloche» ou d’avoir affaire à un «urgentologue».

Parmi les expressions retenues, on note: accrocher ses patins, se sucrer le bec, faire quelque chose des deux mains ou passer dans le beurre.

De façon plus générale, les nouveaux mots sont le reflet de l’évolution de la langue, de l’ouverture aux différentes cultures.

C’est vrai dans le domaine de l’alimentation, où on voit apparaître des mots comme bento, blender, cachaça, cupcake, gravlax, goji, makrout ou phô. Fait étonnant, lager ne s’y trouvait pas encore et apparaît dans cette nouvelle édition.

L’évolution des sciences, de la médecine et des nouvelles technologies est aussi bien en évidence avec des mots comme cyberdépendance, DivX, média social, mémoire flash, notebook, nuage informatique, permalien, réseautique, neurorécepteur, télémédecine, eaux grises, téléportation, cogénération, parc éolien, nuage radioactif et gaz de schiste.

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Il est intéressant de noter que plusieurs de ces termes se répandent d’abord dans la langue spécialisée, puis trouvent leur place dans la langue courante grâce, entre autres, à la place qu’ils se taillent dans les médias.

Leur diffusion est ainsi élargie et leur emploi se retrouve en quelque sorte avalisé par des publications de langue française. L’entrée dans le dictionnaire est à toutes fins utiles une consécration.

Notons aussi la publication simultanée – depuis quelques années déjà – du dictionnaire Le Robert illustré et Dixel 2013, un ouvrage plus convivial et mieux adapté aux besoins éducatifs de l’enfance et de l’adolescence. La section des noms propres de cet ouvrage s’enrichit de nouvelles personnalités.

On pense notamment au premier ministre belge Elio Di Rupo, à l’acteur et réalisateur Jean Dujardin, au musicien David Guetta, à l’auteur Dany Laferrière, à l’acteur Brad Pitt, au coureur automobile Sebastian Vettel, au chanteur Sting ou à la chanteuse Amy Winehouse.

Les dictionnaires Robert offrent toujours cette richesse de contenu qui le distinguent de ses concurrents.

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Les informations à caractère étymologique, historique, sémantique, grammatical et linguistique sont nombreuses et pertinentes. Au final, cela donne un ouvrage toujours agréable à consulter.

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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