Les Bâtisseurs en session de musico-thérapie

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 14/10/2008 par Annik Chalifour

La ville de Toronto est connue pour plusieurs de ses quartiers: chinois, grec, italien, portugais, indien, gai, etc. Existe-t-il un quartier francophone? À proprement parler, non. Il n’y a pas une rue qui identifie la présence française à Toronto. Pourtant, malgré les francophones disséminés à travers la Ville-Reine, l’histoire de la francophonie y réside et continue de s’y développer…

75 personnes se sont inscrites à la soirée du lancement de la deuxième phase du projet de développement du village francophone de Toronto mené par l’ACFO. «Le projet Les Bâtisseurs de la francophonie est maintenant devenu un programme géré par l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) grâce à l’appui financier de Patrimoine canadien», explique Hélène Roussel, vice-présidente. «Notre but ce soir, dit-elle, est de sensibiliser et de mobiliser un maximum de Bâtisseurs bénévoles afin d’assurer le succès du programme à long terme.»

Marcel Grimard, président de l’ACFO, fait le point sur les activités réalisées et à venir.

«8 000 personnes se déclarent francophones dans la zone proposée du village francophone de Toronto. L’objectif est d’obtenir l’accord de la Ville de Toronto pour désigner cette zone comme le village francophone de Toronto d’ici 10 ans. Un concours sera officiellement lancé afin de choisir le nom du quartier», dit-il.

La projection d’un projet de vidéo (en construction) nous transporte auprès d’un grand nombre d’institutions francophones ayant pignon sur rue dans un large quadrilatère qui s’étend au sud de la rue Bloor, jusqu’au lac Ontario, entre les rues Parliament et Bay.

Publicité

Ce «quartier» abrite, entre autres, la paroisse du Sacré-Cœur, l’école du Sacré-Cœur, l’école Gabrielle-Roy, le Collège français, le Centre francophone de Toronto, la Place Saint-Laurent, le Centre des Pionniers, le Théâtre français de Toronto, TFO, le Réseau de développement économique et de l’employabilité.

M. Grimard mentionne que déjà 2 000 personnes sont sur la liste d’envoi relative au projet. «Par contre, nous devons constamment recruter de nouveaux bénévoles. Notre taux d’attrition est de 30%. La moitié de nos bénévoles quittent annuellement. La vidéo fera partie de nos outils de diffusion et de lobbying», poursuit-il.

M. Grimard commente: «Le développement du projet s’inspire du modèle de l’identité stratégique du D.I.R.E.C.T.E (diversité, inclusivité, respect, engagement, transformation et économie sociale). Il se veut le reflet d’un ensemble de connaissances recueillies sur les plans social, économique et historique, intégrant le discours de survivance et de résilience de la communauté francophone ayant évolué et évoluant dans un contexte anglophone dominant.»

«La densité des francophones est petite à Toronto, 65 000 à 70 000 personnes, pouvant aisément évoluer dans un parfait anonymat», ajoute-t-il. «Il n’est pas facile pour un groupe minoritaire, vivant dans un grand centre urbain, de se reconnaître. D’où l’importance pour les francophones d’avoir un lieu d’ancrage à Toronto, sous la forme d’un espace symbolique et géographique reflétant notre présence et notre histoire.»
M. Grimard donne l’exemple de la mise en place du quartier gai (groupe minoritaire) à Toronto.

«Afin de constituer le village francophone à partir de données fiables, nous avons choisi d’utiliser une méthologie de recherche précise incluant une recherche action, de nombreuses entrevues, un sondage et des observations terrain auprès de communautés et d’institutions», explique Marcel Grimard.

Publicité

«Derrière Les Bâtisseurs de la francophonie, l’ACFO se veut un agent de changement et de stimuli de la responsabilité citoyenne», dit-il. «L’an passé nous avons activé notre projet, il faut maintenant développer nos capacités.»

Dans ce but, durant la 2e partie de la soirée, les membres de l’assemblée étaient invités à participer à une session de musico-thérapie. Il s’agit d’un atelier expérimental visant le développement du sens communautaire.

Don Sole, de l’organisme Soul Drums, animait le groupe rassemblé en cercle autour de lui. Chaque participant était assis devant un tamtam, une baguette de bois et un rouleau de plastique… «Il faut apprendre ensemble à faire battre le coeur de la francophonie», introduisit M. Grimard.

L’animateur (s’exprimant en anglais) a demandé aux participants de créer un concert en commun. L’atelier avait pour but de sensibiliser Les Bâtisseurs de la francophonie à la force d’une voix unie, par la musique transmise à travers les percussions. «C’est un exercice créatif de partage axé sur l’apprentissage de l’engagement communautaire», indique M. Grimard.

L’organisme Soul Drums est spécialisé dans la formation en leadership par l’entremise d’instruments à percussion. Selon Don Sole, «jouer en groupe des instruments à percussion aide les personnes à réaliser que le leadership communautaire provient d’un équilibre physique, émotif et mental».

Publicité

Marcel Grimard informe qu’il ira présenter une conférence sur Les Bâtisseurs de la francophonie lors du 61e Colloque de l’Institut d’Histoire d’Amérique française qui se tiendra à Québec le 24 octobre prochain.

Le 25 octobre prochain, Les Bâtisseurs de la francophonie organiseront en collaboration avec Anouanze, l’un de leurs partenaires communautaires, le repas des nations (activité interculturelle) qui se tiendra au Collège français de 17h à 22h. Le prix d’entrée a été fixé à 25$.

Info: www.leVillageACFO.ca

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur