Les 3 Brasseurs s’installent à Toronto

«Deux, c’est assez!»

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Publié 07/07/2009 par Guillaume Garcia

Le client entre et dit: «Bonjour, une Budweiser s’il vous plait.» Le serveur répond: «Ce n’est pas possible monsieur, nous n’avons pas cette bière, nous sommes une micro-brasserie, nous faisons notre propre bière. Nous proposons uniquement de la bière fabriquée ici, juste derrière vous, dans la grosse cuve. Il y a de la bonde, de la brune, de l’ambrée et de la blanche.» Voilà en bref ce que vous pourrez entendre si quelqu’un commande une bière aux 3 Brasseurs sans savoir où il met les pieds.

En 1986, une famille du Nord de la France décide de faire revivre la micro-brasserie, celle qui existait avant l’ère des autoroutes et du transport que l’on connaît aujourd’hui. Elle ouvre son premier restaurant place de la Gare, à Lille, sous le nom Les 3 Brasseurs, synonyme de trois générations de savoir-faire.

Aujourd’hui, la tradition s’est commercialisée et l’on peut compter 23 enseignes en France, cinq à Montréal et une à Toronto. «On voulait essayer un marché anglophone», indique Gerry Kakaroubas, responsable associé des 3 Brasseurs pour le Canada. «On a adapté le nom, The 3 Brewers, mais le style, le décor, l’ambiance c’est la même. On veut faire un pub à l’européenne, tu peux venir avec une cravate, mais aussi en jean et T-shirt», développe Gerry.

Côté culture, les clients du restaurant pourront demander la technique de fabrication de la bière. Ils ne rateront pas les grandes cuves en cuivre placées dans l’entrée du bar, où sont brassées les différentes bières, chaque matin, par un brasseur français.

Pour ce qui est de la fermentation, il faut monter deux étages plus haut. Le parcours se poursuit en sous-sol avec la mise en température de la bière, avant de remonter directement au comptoir du bar.

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Le client sera surpris de la taille de la bâtisse. Très profonde, sur plusieurs étages, chacun pourra trouver son coin préféré dans le restaurant. Seul petit point négatif, la terrasse n’est pas digne de ce nom. Habituellement, tous les restaurants Les 3 Brasseurs possèdent une terrasse où l’on peut profiter du soleil, boire sa pinte et fumer une cigarette, «mais ici, la localisation était plus importante que la terrasse», justifie le responsable.

Et pour cause! Situé à quelques dizaines de mètres au sud du square Dundas, le lieu va attirer tous les touristes assoiffés, autant les familles que les jeunes fêtards.

Pour un restaurant avec terrasse, il faudra attendre l’an prochain, Gerry espère en effet ouvrir en 2010 un deuxième bar à Toronto, «avec une vraie terrasse cette fois!».

Si les clients sont là, et dégustent leur bière, il faudra du temps pour les faire venir exprès. Sous-entendu pour qu’ils ne demandent plus pourquoi ils ne peuvent pas commander leur bière habituelle. «À Montréal, on n’a plus besoin d’expliquer ce qu’est une micro-brasserie, ici oui.»

Mais il y a une révolution, comme il a eu dans le vin, les gens veulent goûter des bières différentes. Une fois qu’ils ont goûté des vrais arômes, ils ne veulent plus boire de la bière classique», explique Gerry Kakaroubas.

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Bon calcul, avec 12 000 pieds carrés de surface, le nouveau restaurant de l’enseigne Les 3 Brasseurs a la capacité d’accueillir tous les publics différents qui voudraient venir découvrir une bière brassée sur place.

Quant aux retours de la part du public, «pour le moment ils sont bons, se réjouit Gerry, les clients sont assez surpris par le goût, ils disent que les bières en ont beaucoup.»

Il est vrai, sans vouloir polémiquer, que les bières consommées en Europe, voire au Québec, ont un tout autre goût que la majorité des bières brassées en Amérique du Nord. «Une Budweiser, tu peux la boire en deux minutes et en reprendre une tout de suite après.

Ça tient au degré d’alcool et au fait que tu la bois très fraiche, c’est presque de l’eau. Tu peux boire cinq, six pintes, explique Gerry, ici tu viens, tu bois deux pintes et c’est assez, on veux pas être un bar pour devenir saoûl.»

Des deux côtés du comptoir les gens apprécient le fait d’être dans une micro-brasserie. Adriano, serveur aux 3 Brasseurs pense que «c’est mieux de travailler ici, parce que tout à l’air frais et les produits que tu vends sont bons. C’est une grande fierté» dit-il.

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Les deux hommes assis en face de lui ne diront pas le contraire. Une pinte de bière ambrée dans les mains, ils discutent couleur, teint, carbonisation. Mauvaise pioche, ces deux là ne sont pas représentatifs de la clientèle moyenne.

Nous avons ici à faire à deux amateurs de bières qui connaissent déjà l’enseigne Les 3 Brasseurs.

Que pensent-ils de leur pinte? Réponse très précise de l’un des deux (il vient d’angleterre): «Très bonne mais trop de bulles!» Ah, ces anglais et leurs bières sans bulles (les stouts, comme la Guinness, bière irlandaise, par exemple)!

Ils reconnaissent toutefois largement la qualité de la bière ambrée qu’ils dégustent et lancent un très solennel: «We’ll be back here for sure».

Si seulement les anglais avaient pu transmettre le goût de la bonne bière aux américains…

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Bientôt nos deux connaisseurs pourront déguster leur bière ambrée dans les villes de Québec et de Laval où Les 3 Brasseurs comptent ouvrir de nouvelles enseignes, parallèlement à leur deuxième restaurant Torontois.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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