L’onde de choc provoquée par l’arrestation de 17 présumés terroristes au début du mois de juin, planifiant des violents attentats à Toronto, semble avoir été le coup d’envoi d’une réelle prise de conscience.
Des voix se sont élevées, de tous les horizons pour rappeler le caractère inacceptable de ce qui se tramait. Réactions de rejet, de condamnation commune, somme toute normales et légitimes, si l’on se souvient des images apocalyptiques consécutives aux attentats attribués aux «fondamentalistes» dans les métros de Paris et et de Londres deux pays laïcs, ou de ce qui a resulté de ceux commis en Égypte et en Indonésie, deux pays musulmans!
Il était donc heureux d’entendre des voix, parmi celles autorisées, comme celle de l’ayatollah chiite irakien Ali Al-Sistani dont une fatwa (avis juridique donné par un spécialiste de la loi religieuse) a été lue le 14 juin pendant une conférence de presse.
Les participants à cette conférence ont surtout voulu rappeler le message de paix véhiculé par l’Islam. Le représentant du Conseil islamique suprême du Canada, Sayyed Nabil Abbas, a précisé qu’il était interdit pour tout musulman d’agir de façon contraire à ce message. Bien entendu, la fatwa a été diversement appréciée, puisque la presse rapporte que le fondateur du Congrès musulman canadien, aurait qualifié de «médiéval» ce type d’intervention.. Mais là n’est pas le problème, car tout le monde s’accorde sur la multiplicité des Islams.
En fait, cette «affaire de terroristes» était prévisible. Qui ne se souvient pas des virulents messages qui ont accueilli les prises de position de Mme Fatima Houda-Pepin qui dénonçait la «propagande haineuse» menée par les extrémistes religieux au Canada en s’opposant à l’implantation des tribunaux d’arbitrage islamiques.