Momin Khawaja, ça vous dit quelque chose? Mubin Shaikh? Omar Khadr? Maher Arar?
Maher Arar, bien sûr, est ce Canadien que les autorités américaines ont arrêté en transit à New York en septembre 2002 et renvoyé dans son pays natal, la Syrie, pour y être emprisonné et interrogé brutalement pendant un an. Ce n’est toutefois qu’en septembre 2006 qu’une commission d’enquête l’a blanchi de tout soupçon d’activité terroriste. Au début de 2007, c’était au tour du gouvernement fédéral de s’excuser de la négligence, voire de la complicité, des autorités canadiennes, et de lui offrir plus de 11 millions $ en compensation.
Incidemment, cette participation enthousiaste de la Syrie en tant que tortionnaire contractuel de Washington devrait dissiper tout doute sur son véritable rôle d’ennemi fictif dans la Guerre au terrorisme menée par l’actuelle administration américaine, dont des pans entiers reposent sur le mensonge.
Le nom d’Omar Khadr est lui aussi relativement connu. Ce Canadien de 22 ans, dont le procès doit débuter en octobre prochain, est le seul «combattant ennemi» citoyen d’un pays occidental encore détenu à la prison spéciale de Guantanamo. C’est le plus jeune d’une famille dont plusieurs membres proclament leur haine de l’Occident et leur appui à la guerre sainte islamiste, ce qui ne motive pas notre gouvernement à exiger son retour. Il n’avait que 15 ans quand il a été arrêté en 2001 pendant une escarmouche en Afghanistan où un soldat américain aurait été tué par l’explosion de la grenade qu’il aurait lancée.
Khadr est la plus jeune personne à être accusée de ce type de crime inventé par les Américains pour échapper à la Convention de Genève. L’inaction du gouvernement canadien équivaut à une reconnaissance officielle de cette procédure d’exception; une décision douteuse quand on sait que la prison et les procès de Guantanamo ne survivront sans doute pas à l’élection présidentielle américaine de novembre.