L’emploi domine la campagne électorale

Des sondages pointent vers un gouvernement minoritaire

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Publié 20/09/2011 par François Bergeron

L’avance dans les intentions de vote, que les Progressistes-Conservateurs de Tim Hudak ont détenu pendant plusieurs mois sur les Libéraux de Dalton McGuinty, s’est évaporée dans la première semaine de septembre, selon trois récents sondages.


C’est à Toronto où l’écart serait le plus impressionnant, selon l’organisme Forum Research, car les conservateurs y seraient en troisième place, devancé par le NPD d’Andrea Horwath en deuxième.


Coïncidence qui n’en est pas une: une grande enquête effectuée pour le Toronto Star indique une opposition massive aux politiques du maire Rob Ford, qui est associé à la mouvance conservatrice. La «Ford Nation» n’est déjà plus ce qu’elle était.


Commentateurs et politiciens conservateurs regrettent peut-être aussi d’avoir passé la première semaine de la campagne à dénoncer le projet libéral de crédit d’impôt aux entreprises qui embaucheraient des professionnels «étrangers». À Toronto, où la moitié de la population est immigrante, cela pourrait ne pas avoir eu l’effet escompté.


Dans l’ensemble de la province, des sondages Nanos Research et Ipsos-Reid ont donné 38 % des intentions de vote aux Libéraux, de 34 à 37 % aux Conservateurs et 24 % au NPD. En 2007, les Libéraux avaient fait élire 71 députés avec 42 % des suffrages, les PC 24 avec 31 % et le NPD 10 avec 16 %.


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Création d’emplois


Malgré les gaffes et les distractions, les trois partis ont rapidement centré leur campagne sur la création ou la protection des emplois.


Dans tous les dossiers, mais surtout celui des énergies propres, le premier ministre McGuinty associe ses politiques à la création d’emplois.


«Notre plan vise à former une main-d’œuvre hautement spécialisée afin de fabriquer des technologies propres et novatrices en Ontario», a-t-il notamment déclaré la semaine dernière en visitant une usine de batterie au lithium à Mississauga.


Il prétend créer 50 000 emplois dans ce secteur, et de faire de l’Ontario «le chef de file nord-américain de la fabrication des technologies propres». Les Libéraux affirment que les Conservateurs feraient «dérailler» la province et élimineraient ces emplois en supprimant la Loi sur l’énergie verte et en annulant des contrats passés avec des investisseurs dans ce secteur.


Quant au NPD, dans cette vision libérale, c’est leur «énorme hausse des impôts» et leurs mesures protectionnistes qui auraient des effets désastreux sur l’emploi.


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Commissaire aux emplois


Andrea Horwath devançait déjà ces critiques, la semaine dernière, en réclamant un débat des chefs uniquement sur l’emploi, et en proposant la création d’un poste de Commissaire aux emplois qui aurait «un pouvoir étendu de réunir des intervenants lorsque des licenciements sont annoncés pour explorer des alternatives et des options».


Mme Horwath a fait son annonce en présence de travailleurs de l’usine Ford de Talbotville à la veille de sa fermeture, une décision qui oblige 1500 personnes à chercher un autre travail.


Le NPD propose aussi un crédit d’impôt pour la création d’emplois et une politique «achetez ontarien» destinée à maintenir les emplois.


Formation en entreprise


Le chef conservateur Tim Hudak a continué de faire campagne contre le «gaspillage», les dépenses «hors de contrôles», la bureaucratie «obèse» et les «multiples» taxes du gouvernement libéral.


Cependant, à la tribune du Economic Club de Toronto, il a aussi dévoilé un plan de création d’emplois prévoyant des réductions d’impôts et une simplification de la règlementation pour les entreprises, ainsi que des réductions de taxes pour donner aux ménages «la confiance de dépenser et supporter leur économie locale».


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Il propose aussi de créer 200 000 postes d’apprentis en entreprises pour les jeunes.


Les Libéraux maintiennent «des chefs syndicaux et un système anachroniques exigeant que les entreprises emploient cinq salariés pour chaque apprenti», accuse le chef conservateur, qui rapporterait ce ratio à un salarié pour un apprenti, malgré l’opposition syndicale.


Plutôt que de promettre de créer directement des emplois (l’approche libérale) ou de chercher à les protéger (le NPD), les Conservateurs proposent d’instaurer un climat de confiance pour les investisseurs et pour les consommateurs, un concept plus abstrait pour les électeurs, mais plus réaliste selon la plupart des économistes.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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