Une bonne majorité de Canadiens souhaitaient la réélection de Barack Obama et plusieurs ne comprennent pas pourquoi la présidentielle américaine a été si serrée (51% pour le président démocrate contre 48% contre le républicain Mitt Romney), encore moins pourquoi les Républicains contrôlent encore la Chambre des représentants (les Démocrates conservent le Sénat).
«N’importe qui possédant plus que deux neurones dans la tête devrait voter démocrate», m’a dit un ami, qui ne déteste pourtant pas les Américains.
De ce point de vue pas très charitable, Mitt Romney et Paul Ryan représentaient des alternatives désastreuses à Barack Obama et Joe Biden, tout comme en 2008 John McCain et Sarah Palin: un capitalisme débridé, indifférent à la pauvreté comme à l’environnement, l’élimination cruelle ou stupide de programmes sociaux ou d’investissements publics stratégiques, une invasion de la religion dans la sphère politique, des reculs pour les droits des femmes et des minorités, une paranoïa sécuritaire ruineuse et la relance d’un impérialisme dangereux…
Chacun de ces griefs mérite d’être examiné de plus près, certains étant valides (la religion, le militarisme) tandis que d’autres tiennent de la caricature (le capitalisme sauvage). Ensemble, ils ont cependant plombé la campagne républicaine qui avait pourtant l’avantage initial d’affronter une administration incapable de dynamiser l’économie malgré un endettement à la hauteur de 16 trillions $.
Le président Obama a réussi à blâmer une partie des difficultés du pays sur l’administration précédente de George W. Bush, et sur l’obstruction des élus républicains majoritaires à la Chambre des représentants et minoritaires au Sénat. Cet affrontement continuel entre l’exécutif et le législatif est d’ailleurs considéré comme l’un des plus grands défis qu’aura à relever Barack Obama au cours de son second et dernier mandat.