L’élection présidentielle française du printemps: Sarkozy n’est toujours pas encore officiellement candidat

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Publié 31/01/2012 par Guillaume Garcia

Si cela vous a échappé, la France se choisira un président de la République au printemps, et les candidats déclarés ne manquent pas. Sauf un: l’actuel président, Nicolas Sarkozy, en baisse dans les sondages, ne s’est pas encore porté officiellement candidat à l’élection. Ceux qui voudront rester dans la course devront présenter 500 signatures de maires de France qui apportent leur soutien aux candidats.

Plus que jamais, la bataille risque fort de se résumer à un affrontement traditionnel «gauche-droite», avec le Front national ultra-nationaliste comme épouvantail. Pour le moment, une tendance se dégage pour une guerre Parti socialiste, François Hollande, contre Union pour un mouvement populaire (on attend la candidature de Nicolas Sarkozy).

Les favoris

Hollande est en tête dans les sondages avec autour de 27% des intentions de vote, tandis que Sarkozy navigue entre 22 et 24%. Quand au FN de Marine Le Pen (la fille du fondateur du mouvement, Jean-Marie Le Pen), il est crédité de près de 20% d’intentions de vote.

François Hollande et Marine Le Pen ont déjà commencé leur campagne respective depuis plusieurs mois et dévoilé leur programme.

Les partisans de Nicolas Sarkozy commencent sérieusement à s’impatienter et certains remettent même en cause sa participation à l’élection présidentielle, au regard de sa côte dans les sondages et face au mécontentement global des Français à l’égard du président.

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Il avait été élu sur des arguments comme la lutte contre le chômage, la maîtrise de la dette et surtout l’amélioration du pouvoir d’achat. Le bilan aujourd’hui n’est pas glorieux.

La crise est passée par là et continue d’être un argument de poids pour les autres candidats. François Hollande a fait un discours remarqué au Bourget la semaine dernière, qui s’apparente bien à un programme.

Outre des changements dans la politique sociale, une phrase a résonné plus fort que les autres: «Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, et pourtant il gouverne. Cet adversaire c’est le monde de la finance.»

De l’autre côté, Marine Le Pen, a présenté son programme en fin d’année dernière. Il est du même acabit que ceux que son père défendait il y a déjà quelques années. En exagérant un peu, mais pas trop, cela donne «La France aux Français», avec des mesures de préférence nationale, des taxes à l’importation, une baisse des services sociaux pour les étrangers et une volonté affichée de sortir de l’euro et de remettre au goût du jour le Franc.

Les autres, de gauche à droite:

Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière. La candidate du parti trotskiste d’extrême gauche reprendra le flambeau de la fameuse Arlette Laguiller. «Travailleurs, travailleuses, on vous vole, on vous spolie» et tout le tintouin.

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Philippe Poutou, Nouveau Parti anticapitaliste. Il remplace Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA, le postier le plus connu de France. Peu visible sur la scène publique, le NPA trotskiste est ancré dans la lutte sociale.

Jean-Luc Mélanchon, Front de gauche. Né d’une alliance entre le Parti communiste de France et le Parti de gauche, le front de gauche espère convaincre de nouveau les ouvriers que le communisme est bon pour eux. Bon orateur, Mélanchon est le spécialiste des petites phrases assassines.

Jean-Pierre Chevènement, Mouvement républicain et citoyen. En 2002, il a été pointé du doigt comme ayant coûté la victoire à Lionel Jospin. Il n’est crédité que de 0,5% des intentions de vote pour le moment. Une fois ça va, pas deux.

Éva Joly, Europe-Écologie-Les verts. L’écologie de gauche ne sait plus qui rassembler pour peser, et c’est une franco-norvégienne qui sera la candidate officielle du parti. Attaquée de toute part pour cette bi-nationalité, elle est défendue par les sympathisants de gauche. Cependant Les verts peinent à se mettre d’accord entre eux sur des sujets simples et ont perdu toute crédibilité sur les dernières années. Ils peuvent toujours espérer un ministère en cas de victoire de la gauche.

François Bayrou, Mouvement démocrate. Surprenant troisième de la dernière élection en 2007, il n’avait pas su profiter de son momentum mais souhaite encore représenter la voix du centre, à droite pour l’économie et plus à modéré que l’UMP sur la question sociale. Il est crédité d’environ 13% des intentions de vote.

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Hervé Morin, Nouveau centre. Dernier né de la politique centriste, il peine à trouver à se frayer un chemin entre le Mouvement démocrate et l’UMP. Cet ancien ministre de la Défense a vu certains de ses partisans lui demander de se retirer de la course à la présidentielle pour ne pas diviser les électeurs.

Dominique de Villepin, République solidaire. L’ancien premier ministre de Jacques Chirac briguera ici un premier mandat, lui qui n’a jamais occupé un poste élu. Sûr de lui et beau parleur, il lui reste tout de même à convaincre les maires de lui donner leur voix. Il s’agit là d’une droite un peu à l’image de Chirac et De Gaulle, plus sociale que celle de Sarkozy.

Corinne Lepage, Cap 21. L’ancienne ministre de l’Écologie se veut la voix de l’écologie à droite.

Christine Boutin, Parti démocrate-chrétien. Ancienne ministre, elle tente de changer son image passéiste et réactionnaire. Ses positions sur l’avortement, le mariage gai et les valeurs chrétiennes de la France la coupent de bon nombre d’électeurs.

Nicolas Dupont-Aignan, Debout la république. Il risque de ne pas réussir à réunir les 500 signatures.

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Frédéric Nihous, Chasse, pêche, nature et tradition. Candidat rural des chasseurs, il avait réussi à avoir les 500 signatures en 2007.

D’autres personnalités ont déclaré officiellement leur candidature, dont l’ancien joueur de soccer Éric Cantona. Proche de la fondation d’Emmaüs de l’abbé Pierre, il cherche à faire entendre la voix des mal-logés dans cette campagne.

1er tour: 22 avril

On connaîtra le 20 mars prochain la liste finale des candidats qui ont obtenu les 500 signatures de maires.

Le premier tour des élections se déroulera le 22 avril. Si un candidat obtient 50% des voix plus une dès le premier tour, il est élu. Sinon, les deux candidats qui ont obtenu les meilleurs scores vont au second tour deux semaines plus tard, le 6 mai.

À noter qu’en France les élections des députés, les législatives, se déroulent après l’élection présidentielle et en sont complètement indépendantes. Les Français peuvent se retrouver en cohabitation, c’est-à-dire avec un président élu d’un bord et une majorité de députés à l’Assemblée nationale d’une autre tendance. Ce fut le cas en 1997 avec Jacques Chirac (RPR), président de la République, et Lionel Jospin (PS), premier ministre de la majorité parlementaire.

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Chevènement se retire

The Associated Press
à 06h15 HNE, 1er février 2012.

PARIS – Jean-Pierre Chevènement se retire de la course à l’Élysée: le sénateur de Belfort et ancien ministre annonce mercredi qu’il n’a plus « les moyens de continuer » sa campagne et qu’il fera connaître « le moment venu » le candidat auquel il souhaite apporter son soutien à la présidentielle.

L’ancien ministre, notamment de la Défense et de l’Intérieur, s’était porté candidat en novembre dernier, en affirmant qu’il voulait « faire bouger les lignes et mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qu’elles doivent relever ».

« Ayant pu exercer, autant que je le pouvais, le rôle pédagogique que je m’étais assigné, et n’ayant plus aujourd’hui les moyens de continuer ma campagne, je décide de retirer ma candidature à l’élection présidentielle », annonce-t-il dans un communiqué. « Je continuerai cependant, demain comme hier, à faire entendre ma voix pour servir la République ».

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Jean-Pierre Chevènement, qui aura 73 ans le 9 mars prochain, ajoute qu’il précisera « bien sûr, le moment venu, le candidat à l’élection présidentielle auquel, les yeux ouverts, (il) apportera (son) soutien ». Lors de la campagne de 2007, le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) avait également été candidat à la fonction suprême, avant de renoncer et de se rallier à la candidate socialiste Ségolène Royal.

« Je pense que c’est sage de sa part, de faire en sorte que nous puissions nous rassembler dès le premier tour », a réagi sur RTL le candidat PS François Hollande. « Il ne tient qu’à lui de se mettre derrière le mouvement que j’ai engagé mais j’ai du respect pour la décision qu’il vient de prendre ».

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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