Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, dépose son budget ce mardi 22 mars. Son homologue ontarien Dwight Duncan fera de même le 29 mars. Dans les deux cas, il s’agit d’exercices pré-électoraux. Des élections sont programmées en octobre pour l’Ontario et pourraient être déclenchées dès ce printemps à Ottawa.
Raymond Bachand a présenté le budget du Québec le 17 mars. Élu en 2008, le gouvernement Charest pourrait lui aussi vouloir recourir aux urnes plus tôt que prévu pour tenter de retrouver une certaine légitimité après une série noire de scandales et de déboires.
Ce n’est donc pas cette année que nos gouvernements commenceront à rembourser leurs dettes, car ils ne voudront froisser personne (croient-ils). C’est d’ailleurs confirmé au Québec, où le gouvernement a capitulé devant les syndicats, qui manifestaient sans vergogne, le samedi précédent, pour réclamer des déficits et des impôts plus élevés! Apparemment, les nouvelles en provenance du Wisconsin n’ont pas encore été traduites en français…
Au lieu de geler ou réduire leurs dépenses (dont 55%, malheureusement, représentent les salaires des fonctionnaires) jusqu’à ce que leurs revenus les rejoignent et les dépassent, Flaherty et Duncan promettront encore une fois une réduction progressive de leurs déficits grâce à une croissance économique soutenue, supérieure à l’inflation, jusqu’en 2018 ou 2020.
N’en croyez rien. D’ici 2020, il y aura des épisodes de croissance, mais il y aura aussi des reculs, il y aura des catastrophes imprévues et des bulles de mauvaises dettes qui éclateront ici et là, il y aura des bons coups et des erreurs. Bref, il ne faut pas compter sur la chance, encore moins sur une reprise aux États-Unis. Il faut retrouver l’équilibre budgétaire beaucoup plus rapidement – et ne jamais plus s’en écarter – à la fois pour des raisons pratiques et morales.