La pièce présentée à partir de cette semaine par le Théâtre français de Toronto rappelle un triste moment de la naissante démocratie américaine, lorsqu’un comédien sudiste, hermétique à l’idée d’abolir l’esclavage, assassina Abraham Lincoln dans un théâtre.
Pourquoi les Américains doivent toujours en faire plus que tout le monde et se faire assassiner au sommet de leur gloire, comme Lincoln, Martin Luther King, JF Kennedy ou encore John Lennon, qui n’était pas Américain mais qui fut assassiné à New-York. Il faudrait creuser encore un peu le sujet et c’est ce que fait le TfT en nous présentant une pièce intitulée Abraham Lincoln va au théâtre, du Québécois Larry Tremblay, où un metteur en scène psychopathe traumatise deux comédiens à qui il veut faire rejouer ce sombre épisode.
Après une première collaboration fructueuse sur la pièce Le Ventriloque, Larry Tremblay et Claude Poissant ont remis le couvert avec Abraham Lincoln va au théâtre, une pièce comique qui fait donc forcément rire, mais aussi réfléchir sur cette Amérique qui veut transformer le monde en chose meilleure, mais qui souvent n’arrive à rien et entraîne des désastres, suivez mon regard.
Depuis 2006, les comédiens et le metteur en scène ont tenté d’épurer le spectacle pour que le texte soit mis en avant.
«C’est une pièce où un metteur en scène met les comédiens dans un processus très harassant, et qui lui-même l’épuise, à vouloir toujours faire mieux», explique Patrice Dubois, un des comédiens qui foulera les planches du Berkeley Theatre du 24 au 28 novembre prochains.
«De manière très ludique et très intelligente, le rêve américain se brise dans la pièce. Avec la crise, on voit bien qu’on est nous aussi Américains, s’ils tombent on tombe avec eux. Il y a des effets politiques, sur la sécurité intérieure, on est relié et c’est intéressant que ce soit écrit par un Québécois», poursuit-il.