Depuis une vingtaine d’années, il s’est créé dans la francophonie hors Québec 31 conseils scolaires et plus de 600 écoles accueillant 150 000 élèves. Au fil des poursuites judiciaires fondées sur l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés (1982), la Cour suprême du Canada a fini par informer tous les gouvernements du pays que les francophones ont bel et bien droit non seulement à une éducation dans leur langue, mais aussi à la gestion de ces installations, qui doivent être de qualité comparable à celle de la majorité.
«C’est toute une société qui est revenue à la vie», a commenté la cinéaste Anne-Marie Rocher à la tribune du Club canadien de Toronto la semaine dernière.
On croyait le problème «réglé», les écarts entre les systèmes scolaires francophones et anglophones ne pouvant qu’être aplanis avec le temps.
Or, les parents et les éducateurs francophones rencontrent ces derniers temps de nouveaux obstacles qui ressemblent à s’y méprendre aux anciens, censés avoir été éliminés par la Cour suprême: écoles trop petites, refus de financer de nouvelles constructions ou d’obliger des conseils scolaires anglophones à vendre des bâtiments presque vides aux francophones, ingérence dans les politiques d’admission des conseils francophones, etc.
Anne-Marie Rocher s’intéressera à ces «nouvelles anciennes» causes linguistiques dans une prochaine série de documentaires en cours de production et qu’on verra vraisemblablement à Radio-Canada, Unis ou TFO l’an prochain. Sa série Qu’est-ce qu’on sauve?, portant sur des gens engagés dans la protection d’animaux en détresse, en voie de disparition ou d’autres causes sociales, est présentement diffusée à la chaîne Unis.