Le relais de la non-opposition

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Publié 20/09/2009 par François Bergeron

J’ai parlé trop vite: le NPD va prendre le relais de la non-opposition libérale au Parlement. Les Conservateurs vont donc continuer de gouverner cet automne, et peut-être jusqu’au printemps prochain, avec l’appui des «socialistes» et parfois des «séparatistes».

Les caucus du Bloc québécois et du NPD ont tous deux voté, vendredi, pour le populaire crédit d’impôt à la rénovation contenu dans un projet plus large sur la mise en oeuvre du budget fédéral. Seuls les Libéraux ont voté contre, Michael Ignatieff souhaitant désormais faire tomber le gouvernement à la première occasion.

Le NPD et le Bloc voteront aussi la semaine prochaine pour une modification au régime d’assurance-emploi qui prolongerait de 5 à 20 semaines les prestations aux bénéficiaires qui n’en avaient pas réclamées depuis 5 ans. Cette dernière mesure d’aide aux chômeurs coûtera environ 1 milliard $. «Moins que ce qu’on souhaite, mais mieux que rien», ont dit en substance les porte-parole des partis d’opposition.

Les Libéraux vont présenter une motion de non-confiance envers le gouvernement. Le Bloc, qui vote au cas par cas, «en fonction des intérêts du Québec», a déjà annoncé qu’il appuiera cette motion libérale, mais celle-ci sera battue par les Conservateurs et les Néo-Démocrates.



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Le Bloc ne craint pas particulièrement le déclenchement d’élections générales. Les Conservateurs non plus d’ailleurs; ils sont mieux organisés et plus riches que les Libéraux. Les sondages indiquent toutefois que le NPD plafonne. On comprend aussi que Jack Layton ne veut pas céder le contrôle du jeu à Michael Ignatieff.

On verra si cette stratégie profitera au NPD: même si une majorité de Canadiens disent aux sondeurs qu’ils ne veulent pas d’élections générales pour le moment, ceux qui répondent oui votent nécessairement pour l’opposition!



Les Conservateurs détiennent présentement 143 des 308 sièges aux Communes, face à 77 Libéraux, 48 Bloquistes, 36 Néo-Démocrates et 1 indépendant (le commentateur de radio André Arthur, à Québec). Trois sièges sont vacants. Et tout temps, Stephen Harper n’a donc besoin de l’appui ou de l’abstention que d’un seul des trois partis d’opposition, pour faire adopter ses projets de loi et ses budgets.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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