L’Assemblée générale annuelle du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) s’est soldée le 6 mars par l’élection d’un nouveau conseil d’administration – toujours coprésidé par Geneviève Boris et Myriam Vigneault – et «un appui unanime», pour une cinquième année consécutive, au projet de création d’une nouvelle université franco-ontarienne.
Pourtant, trois jours plus tôt, alors que le projet d’université faisait l’objet d’échanges acrimonieux à Queen’s Park entre Libéraux et Néo-Démocrates, l’Association des étudiantes et étudiants francophones (AEF) de l’Université Laurentienne, à Sudbury, a exprimé son désaccord face au projet.
Par voie de communiqué, suite à leur réunion mensuelle de février, les étudiants de Laurentienne ont recommandé que la province investisse plutôt dans les institutions bilingues existantes, «plus efficace pour améliorer la situation que de repartir à zéro».
«Militer est une chose, mais il est important de rester réaliste et pragmatique», affirme le président de l’AEF, Alex Tétreault, cité par l’émission #ONfr de TFO.
«La vieille mentalité militante ne résonne plus chez les jeunes Franco-Ontariens. Construire notre université ne changera pas ce fait.» De plus, les étudiants de l’AEF estiment que les jeunes du Nord de la province ne pourraient pas se permettre d’aller étudier «dans une ville aussi coûteuse que Toronto».
En entrevue à L’Express, Geneviève Boris réconcilie ces propos avec les voeux du RÉFO en disant que c’est surtout une «gouvernance du postsecondaire par et pour les Franco-Ontariens» qui est demandée ici. Cette gouvernance pourrait à la fois prôner un campus à Toronto et des investissements dans des institutions bilingues, à Sudbury et à Ottawa par exemple.