Le très sérieux magazine spécialisé The Economist a tenu son sommet annuel sur le Canada le 3 décembre au Musée des beaux-arts de l’Ontario. Invités pour repenser la place du Canada au XXIe siècle, Jim Prentice, premier ministre de l’Alberta, Thierry Vandal, président d’Hydro-Québec, et Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada, entre autres, ont exposé les forces et les faiblesses du pays dans un monde en pleine mutation.
La conjoncture économique autour du pétrole a préoccupé les débats et face aux questions des auditeurs, les conférenciers sachant faire preuve d’un certain pragmatisme.
Impact du prix du baril
«Quand les cours du pétrole sont hauts, nous nous portons bien, mais dès qu’ils sont bas, nous luttons», reconnaît Jim Prentice. En Alberta, la crise de l’or noir est surveillée aux cent près. Le premier ministre de la province a souligné l’impact de la chute du baril sur les budgets de sa province, mais aussi pour l’économie du Canada.
Le défi pour l’Alberta repose sur sa capacité à créer de la croissance et de mettre sur pied des infrastructures avec la tendance baissière des prix du baril. «Des écoles, des hôpitaux sont en cours de construction en Alberta, et si la chute persiste, des problèmes apparaîtront», s’est inquiété le premier ministre.
En déclarant «le Canada a un besoin immédiat de pipelines qui aillent dans tous les sens», le premier décideur de l’Alberta a affiché une position intéressée dans une actualité très controversée. «Vers le Sud comme vers l’Est et, même l’Ouest est tout aussi important», a-t-il souligné au public, ce qui n’a pas manqué de susciter d’épineuses questions.