Le Mois de l’Histoire des Noirs: que célèbre-t-on?

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Publié 29/01/2008 par Darnace Torou

Lancée en 1926 par Carter G. Woodson pour fêter le «Negro History Week» et souligner les anniversaires de MM. Frederick Douglass et Abraham Lincoln, deux hommes ayant marqué le cours de l’histoire américaine, la Semaine de l’Histoire des Noirs s’étendit au mois en 1976.

Il inclura entre autres les anniversaires de la naissance de W.E.B. DuBois, de la ratification du cinquième amendement à la Constitution américaine, du serment d’entrée en fonction du sénateur noir Hiram Rhodes Revels, de la fondation du NAACP et de la mort de Malcolm X.

Au Canada, c’est en 1995 que le Parlement a institutionnalisé, à l’initiative de la députée Jean Augustine, la célébration du Mois de l’Histoire des Noirs.

L’événement revêtira en 2008 un relief particulier puisqu’il s’agira de commémorer le 175e anniversaire de la Loi portant abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques.

Le Canada aura été en la matière un pionnier puisque dès 1793, le gouverneur John Graves Simcoe faisait adopter la Loi contre l’esclavage, transformant le Haut-Canada (l’actuel Ontario) en un havre pour les esclaves fugitifs.

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Le mois de février est donc, selon le site de Patrimoine Canadien, «l’occasion pour la majorité des Canadiens d’apprendre davantage au sujet des expériences des Noirs dans la société canadienne et du rôle vital que cette collectivité a joué tout au long de notre histoire commune».

Toutefois, à y regarder de près, «être Noir au Canada est une véritable expérience existentielle», pour reprendre la formule du Pr. George Elliott Clarke, Canadien Noir de la 7e génération, dans son article intitulé Le visage complexe des Noirs du Canada.

Le Canada est certes le premier pays au monde à adopter une politique officielle de multiculturalisme, consacrée constitutionnellement en 1982 dans l’article 27 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Mais devra-t-on se réduire, chaque mois de février, «aux célébrations et aux événements soulignant l’apport des concitoyens de race noire, ceux d’hier et d’aujourd’hui»? Qu’en est-il de la reconnaissance d’une place intégrale au Noir dans la société canadienne?

Noir, c’est noir

En effet, la question raciale reste loin d’être reglée dans la société canadienne, dans les faits, malgré les énormes avancées qu’il faut saluer. Sinon, comment expliquer les débats passionnés et chargés d’émotion sur la création des écoles noires en Ontario?

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Comment analyser la grève, en janvier 2008 des gardiens de prison, victimes depuis 2005 des attaques racistes dignes de l’époque du KKK?

Ou encore le chômage endémique chez les Afro-Canadiens? Il y a un problème.

L’Encyclopédie canadienne note qu’«en tant que groupe, les Noirs d’Afrique partagent une expérience commune: le racisme, les préjugés et la discrimination dans leur pays d’adoption. (…). On estime que 90% des Africains membres des professions libérales dans la région de Toronto ne peuvent trouver de travail dans leur champ d’activité. La présence d’Africains dans les forces policières et dans les conseils scolaires est négligeable».

Même son de cloche entendu dans l’émission 5 sur 5 diffusée sur la chaîne RDI le dimanche 20 janvier 2008 relativement au chômage des immigrants noirs au Québec.

Les Afro-Canadiens de souche plus ancienne, plus nombreux, sont logés à la même enseigne, comme le montre l’étude de Leslie Cheung intitulée

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