«Le meilleur de la vie est sur le terrain» – La journaliste Chantal Hébert

Honorée par le Collège universitaire Glendon

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 19/06/2012 par Annik Chalifour

La journaliste torontoise Chantal Hébert recevait un doctorat honorifique à l’occasion de la remise annuelle des diplômes du Collège universitaire Glendon, samedi 16 juin. L’Express a interviewé la chroniqueuse aux affaires nationales du Toronto Star, du Devoir et de L’Actualité, qu’on voit ou entend aussi régulièrement sur les ondes de CBC, et notamment à l’émission Les coulisses du pouvoir de Radio Canada,

«Le meilleur de la vie n’est pas sur les bancs de l’université», a déclaré Chantal Hébert. «Moins on planifie, plus on a la chance de ne pas passer à côté de ce que l’on doit vivre.» C’est aussi le message qu’elle a transmis aux étudiants de Glendon, le campus bilingue de l’Université York, à qui elle s’est adressée samedi.

La journaliste chevronnée représente un exemple frappant de celles et ceux qui ont brillamment accompli leur vie professionnelle sans plan stratégique à l’appui de leur cheminement.

Pas de plan de match

Elle-même diplômée de Glendon, Chantal Hébert s’est lancée en journalisme dès l’âge de 21 ans: «Il ne faut pas avoir de plan de match!», a-t-elle réitéré.

Depuis 37 ans, Mme Hébert a occupé successivement des postes à la télévision régionale et à la radio nationale de Radio-Canada à Toronto et à la colline parlementaire pour Le Devoir et La Presse.

Publicité

«Ce n’est pas tant la destinée qui compte, mais la façon dont on s’y prend pour la réaliser», selon elle. «Pour réussir en journalisme, il faut, entre autres, savoir tirer avantage des options qui se présentent, de ce qui se passe au présent, garder son esprit ouvert.»

«Ceci dit, les jeunes d’aujourd’hui jouissent d’un système d’éducation de qualité qui leur permet d’acquérir de hautes connaissances, de parler plusieurs langues, d’être parfaitement outillés pour se joindre au marché du travail», a soutenu Mme Hébert.

Une profession en crise

«Mais encore faudrait-il que nos jeunes travailleurs, dont les journalistes de la relève, puissent évoluer au sein d’un modèle économique performant.»

«Bien que la qualité du journalisme se soit améliorée, la profession est en crise», a souligné Mme Hébert. «Le marché du travail a beaucoup changé. Nous n’avons plus de modèle économique.»

«Pourtant la plupart des journalistes détiennent toujours des conditions de travail exigeantes, quoique modestement compensées, tout en essayant de trouver le temps d’approfondir leurs connaissances… de se spécialiser… le temps pour écrire.»

Publicité

La profession de journaliste fait encore partie de celles où il est difficile d’avoir une vie normale, une «vraie vie», une vie pour les jeunes, selon Mme Hébert. «Plusieurs journalistes jonglent avec plusieurs vies, plusieurs jobs.»

Le printemps érable

La notion du temps change. Tout le monde recherche un modèle idéal, en passant par le journalisme citoyen. «Mais ce journalisme ne peut pas suppléer au ‘‘vrai” journalisme», a maintenu Chantal Hébert.

Les journalistes doivent couvrir les événements avec une «rigueur» et un certain «détachement» qui sont généralement absents des réseaux sociaux, par exemple.

Selon cette fine observatrice de la scène politique et sociale, les protestations étudiantes actuelles, que désapprouve une majorité de la population, surtout à l’extérieur de Montréal, pourraient créer des «conditions gagnantes» pour le premier ministre Jean Charest.

Avec le Parti Québécois scindé en quatre, «il est difficile de prédire ce qui pourrait résulter d’un prochain scrutin. À ce stade-ci, tous les scénarios sont possibles!»

Publicité

Leader bilingue

En honorant Chantal Hébert, le Collège Glendon a rehaussé l’événement de la remise des diplômes en récompensant une leader bilingue issue de l’Ontario français.

Née à Ottawa, elle a déménagé à Toronto dans les années 1960, fréquentant les portatives de l’école secondaire Étienne-Brûlé en 1970-1971 avant de continuer à Glendon. Elle a deux fils qui sont présentement étudiants en droit.

Rappelons que Chantal Hébert a reçu nombre de distinctions en journalisme et politique publique. Elle est l’auteure d’un ouvrage intitulé French Kiss: Stephen Harper et le Québec, qui a été publié simultanément dans les deux langues en 2007. La journaliste prévoit bientôt la publication d’un second livre.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur