Douze personnalités issues de milieux professionnels divers, souverainistes et fédéralistes, ont diffusé récemment un document de réflexion d’une dizaine de pages intitulé Pour un Québec lucide.
L’événement coïncide avec la course à la direction du Parti Québécois; avec une recrudescence de l’agitation syndicale dans la fonction publique; avec l’émergence d’artistes «engagés» comme le trio rap Loco Locass (Libérez-nous des Libéraux); avec la popularité malsaine des Bougon et l’impopularité mystérieuse de Jean Charest; bref avec un certain enlisement de la société dans les faussetés à la mode.
En toile de fond: la corruption (le scandale des commandites); la pauvreté de la vie démocratique (le gouvernement de Paul Martin pourrait être réélu, malgré le scandale, faute d’opposition compétente); la paralysie des institutions (dix ans après le référendum, rien n’a changé); l’obsession de la classe politique et des médias pour les crises artifi cielles pendant que les vrais problèmes sont négligés.
Même les réformes faciles (la décriminalisation de la marijuana, par exemple) bloquent sur des considérations éculées: la réactions des Américains, des églises, de la police, etc. Dalton McGuinty a étonné tout le monde récemment en décidant rapidement, fermement et justement – une première! – d’éliminer toutes les médiations religieuses dans la justice ontarienne quand on a menacé d’inclure la Charia.
L’ex-premier ministre Lucien Bouchard, les ex-ministres Joseph Facal et Guy Saint-Pierre, l’éditorialiste en chef du quotidien La Presse André Pratte, l’économiste Pierre Fortin figurent parmi les signataires du manifeste (www.pourunquebeclucide.com) qui a provoqué de nombreuses réactions.