Le gouvernement fait marche arrière sur l’éducation sexuelle

Qu’en pensent nos écoles?

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Publié 11/05/2010 par Guillaume Garcia

Le gouvernement de l’Ontario a récemment fait marche arrière sur le nouveau programme d’éducation sexuelle qui devait être mis en place dans les écoles de la province. Ce revirement devrait permettre au ministère de retravailler son texte et aux conseils scolaires de réfléchir aux modifications qu’ils veulent y apporter. Que pensent nos deux conseils scolaires de «L’affaire de l’éducation sexuelle»? Seul le Conseil scolaire catholique a bien voulu répondre à nos questions, preuve que les tabous ne sont pas toujours là où on le pense.

Tout d’abord, la directrice de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) précise que le programme d’éducation sexuelle qui a entraîné la volte-face du gouvernement ne représente qu’un petit segment d’un programme plus large concernant la santé, et l’éducation physique.

À l’entendre, le texte qui a fait grand bruit dans les médias et soulevé l’indignation d’une grande partie de la population, résulte plus d’un manque de coordination que d’une volonté du gouvernement de passer son texte à tout prix.

«Il y a eu des consultations, on y a participé. Mais souvent, on a l’occasion de réagir à nouveau après la présentation de la première esquisse du texte. Avec les conseils catholiques, on avait préparé un comité pour changer quelques points et nuancer les termes. Mais on a pas eu le temps de travailler, le texte est sorti tout de suite.»

Pas seulement les catholiques

Sur les risques de réactions négatives des parents, Carole Drouin ne cache qu’ils se doutaient que «la terminologie employée» ainsi que «le timing des cours» poseraient problèmes pour plusieurs parents et familles.

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«D’ailleurs, il n’y a pas que chez les catholiques qui ont soulevé des interrogations, il y a aussi eu des écoles publiques confrontées à d’autres religions», poursuit-elle.

Les conseils scolaires catholiques ont, par tradition, la possibilité d’aménager le programme que soumet le gouvernement afin de coller au plus près possible à la foi de leurs élèves.

«En Ontario, tous les curriculums doivent être délivrés avant la fin du secondaire», rappelle Carole Drouin, pour signifier que les conseils scolaires catholiques sont dans l’obligation de faire ces cours, mais qu’ils le font quand les élèves sont un peu plus grands que l’âge proposé par le ministère.

Marge de manoeuvre

Les nuances se trouvent principalement dans la formation des professeurs à ces sujets précis et les activités en salle de classe qui différent de ce que peuvent faire les écoles publiques.

La plupart du temps, quand un professeur va aborder un sujet jugé sensible, il prévient les parents pour qu’ils ne soient pas surpris si leur enfant rentre de l’école en demandant ce qu’est une fellation par exemple!

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«C’est un partenariat entre l’école et les parents. On est là pour les accompagner avec l’éducation sexuelle pour un bout, mais les parents doivent être là aussi», avance Carole Drouin.

Pour conclure, elle met en avant le fait que ce changement de programme a fait beaucoup de bruit parce qu’il touche un sujet toujours tabou. «Si le programme de mathématiques avait été posté à l’avance, cela n’aurait pas eu les mêmes conséquences.»

La prochaine étape pour le conseil scolaire catholique se situe cet automne, où le comité créé pour étudier le curriculum d’éducation sexuelle travaillera sur le nouveau texte du ministère.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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