«Le gouvernement doit revoir son rôle de catalyseur pour orienter et accélérer la bonne mise en œuvre de la loi. C’est ce que j’attends de M. Harper», affirme d’un trait la commissaire aux langues officielles, Dyane Adam, au lendemain de la remise de son septième et dernier rapport.
Diplomate, Mme Adam dit préférer laisser leur chance aux coureurs, même si, en matière de langues officielles, la performance du gouvernement Harper dans ses premiers mois à la tête du pays l’inquiète plus que de rigueur.
Absence de financement additionnel dans le budget, mention de la dualité linguistique non plus comme «valeur fondamentale» mais comme simple «atout»: les signaux envoyés par le nouveau gouvernement conservateur ne laissent présager rien de bon pour l’avenir des langues officielles au pays.
Et il est vrai qu’à plusieurs reprises, le premier ministre a raté le tournant en omettant d’exprimer son engagement sur cette même question. Les occasions n’auraient pourtant pas manqué dans plusieurs discours. «C’est timide», résume Mme Adam à ce propos. «Si cette tendance à toujours vouloir retarder les choses se poursuit, vraiment-là, oui, il y aura matière à s’inquiéter de façon plus sérieuse.»
À brûle-pourpoint, le rapport annuel sur les langues officielles arrive sur la table du gouvernement, sinon pour entièrement corriger la donne, du moins, pour rectifier le tir quant à l’avenir de la dualité linguistique au pays. Des mots qui, jusque-là, n’ont pas été entendus très souvent dans la bouche du premier ministre Harper.