Le CSDCCS achète un terrain à Hamilton sans avoir le financement pour l’école

«Une situation extraordinaire»

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Publié 15/12/2015 par François Bergeron

Depuis la semaine dernière, le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) est officiellement propriétaire d’un terrain situé au 16, rue Broughton, à Hamilton, mais il n’a pas encore obtenu du gouvernement provincial l’argent pour y construire une école.

Le CSDCCS et le ministère de l’Éducation sont toujours en pourparlers en ce qui concerne le financement d’une nouvelle école secondaire catholique de langue française sur son propre terrain à Hamilton. Par voie de communiqué, les élus du CSDCCS disent avoir bon espoir qu’une entente puisse être conclue, l’achat du terrain servant justement à faire avancer les choses…

Or, le ministère suggère plutôt au CSDCCS de s’associer avec le Conseil scolaire Viamonde pour construire ensemble une école secondaire qu’ils partageraient. C’est le modèle (rare) des écoles secondaires Saint-Frère-André et Toronto Ouest, qui partagent une ancienne école achetée conjointement au TDSB à l’ouest du centre-ville de Toronto.

Viamonde optimiste

À Viamonde, on confirme l’appui au projet de construction d’un édifice où cohabiteraient deux écoles secondaires de langue française à Hamilton.

«Nous considérons avec un grand intérêt le dernier développement à survenir dans ce dossier. En achetant le terrain ciblé où construire l’école partagée, le CSDCCS a fait avancer le dossier dans la bonne direction», affirme-t-on dans un communiqué.

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«Le terrain situé au 16, rue Broughton, à Hamilton répond adéquatement aux besoins de construction de la bâtisse partagée» (…) «les titres de propriété pourront être revus, une fois que le projet de construction commune sera financé»!

Ce n’est pas ce que veut entendre le Conseil catholique, qui préfère avoir des écoles homogènes, qu’il affirme pouvoir remplir facilement.

«Le CSDCCS cherchait depuis longtemps un site idéal. Après l’avoir enfin trouvé et conclu une offre d’achat conditionnelle, il n’était pas possible de laisser passer l’occasion d’acheter ce terrain», indique la présidente Melinda Chartrand. «Ne pas en faire l’acquisition aurait eu pour effet de ramener le dossier à la case départ.»

La construction d’une nouvelle école secondaire fait l’objet de revendications de la part de la communauté francophone catholique de la région de Hamilton, Wentworth, et Haldimand-Norfolk depuis 1990.

Le CSDCCS a entamé en 2013 une poursuite contre le gouvernement de l’Ontario pour que son école secondaire Académie catholique Mère-Teresa soit logée dans des installations «véritablement équivalentes à celles de la majorité» anglophone.

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C’est en janvier 2015 que le ministère avait présenté une offre de financement au CSDCCS pour la construction d’une école secondaire partagée avec Viamonde – une offre jugée «insuffisante et injuste».

Réserve budgétaire

La décision de procéder à l’achat d’un terrain en puisant dans sa réserve budgétaire, avant d’avoir reçu une confirmation du financement de la part du ministère, est «une situation extraordinaire», reconnaît le CSDCCS.

Cette décision ne compromet aucun autre projet de construction du CSDCCS, puisque «tous les autres projets en cours ont reçu un financement déjà confirmé par le ministère», souligne Melinda Chartrand.

À Viamonde, on souligne avoir «multiplié les rencontres avec le ministère de l’Éducation concernant la construction d’un édifice où cohabiteraient les écoles secondaires d’Hamilton. Chaque rencontre nous a permis de constater la volonté du ministère de l’Éducation de trouver des avenues innovatrices et pertinentes dans ce dossier.»

«Depuis toujours, le Conseil Viamonde croit en la cohabitation et le partage d’installations physiques avec les conseils scolaires limitrophes. Offrir une éducation laïque de qualité en langue française aux élèves demeure notre priorité. La cohabitation n’est pas un frein au fait d’offrir cette qualité d’éducation.»

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Le CSDCCS fait valoir qu’on demande rarement aux systèmes public et catholique anglophones de partager des écoles; pourquoi forcerait-on les francophones à prendre de tels arrangements?

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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