Vous connaissiez l’existence du Comité mixte permanent d’examen de la réglementation? Moi non plus. Vous saviez que Bell et Rogers vous facturaient l’accès à l’internet en fonction de la quantité de films ou de chansons que vous téléchargez? Comme vous, j’ai appris ça la semaine dernière. Vous étiez au courant que Wind Mobile, nouveau venu au Canada dans le marché de la téléphonie sans fil, était financé par des Égyptiens? C’est Public Mobile, financé par des Américains, qui nous a alertés.
Toutes ces nouvelles ont en commun d’impliquer le CRTC, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, l’agence fédérale qui règlemente le vaste marché des ondes, du téléphone et des «nouveaux médias» électroniques. (Y a-t-il des nouveaux médias non électroniques? Ça serait original!)
Tribunal administratif, le CRTC rend des centaines de verdicts chaque année, surtout des renouvellements de licences de stations de radio et de télévision, mais parfois des décisions plus médiatisées, comme l’octroi d’une licence à la télé d’affaires publiques et d’opinions Sun News, qui tentera dans quelques mois de déstabiliser CBC et CTV.
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Le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, ex-juge à la Cour fédérale qui s’est déjà prononcé en faveur de la liberté de téléchargement de la musique, ex-président du Bureau de la concurrence et ex-haut fonctionnaire qui a participé aux négociations du traité de libre-échange canado-américain, est descendant de comtes allemands. Compare-t-il ses notes avec Michael Ignatieff, descendant de comtes russes?
En lien avec une décision rendue le 25 janvier qui provoqué une levée de boucliers chez les internautes, il a réitéré récemment, devant le comité parlementaire de l’Industrie (le CRTC relève du ministère de l’Industrie de Tony Clement), sa conviction qu’il était parfaitement équitable que les usagers d’internet soient facturés en fonction de l’utilisation qu’ils en font, c’est-à-dire selon la quantité de giga-octets qu’ils monopolisent sur les «bandes passantes» de Bell ou les câbles de Rogers.