Malgré une excellente campagne électorale en 2010, quelques bons coups au début et deux budgets équilibrés, le bilan de la trentaine de mois de Rob Ford à la mairie (il en reste une quinzaine) est entaché de problèmes de comportement qui minent sa crédibilité et nous font honte.
On aurait pu passer outre aux allégations non prouvées de tripotage des fesses d’une ex-candidate, d’état d’ébriété lors d’un gala, d’imprudence au volant et de propos abusifs ici et là. Mais, depuis vendredi, des rumeurs de consommation de crack en compagnie de jeunes trafiquants, ça devient incontournable. Rob Ford doit s’expliquer.
D’aucuns lui accorderont le droit de ne pas participer à la fête gaie de Toronto, de ne pas avoir lu toute l’oeuvre de Margaret Atwood, ou d’abandonner rapidement les efforts qu’il avait promis de faire pour maigrir.
D’autres minimiseront ses propos intempestifs, au micro de son émission de radio, sur l’immigration, sur ses adversaires ou sur le travail de certains hauts fonctionnaires. Quant à son obstination ridicule à boycotter le Toronto Star, un journal ne peut rêver d’une meilleure promotion.
Il n’est pas sorti grandi, cet hiver, de sa victoire juridique contre des accusations de conflits d’intérêts pour avoir sollicité des fonds pour son équipe de football. Cette affaire mineure est devenue, par sa faute, une cause célèbre qui a paralysé l’administration municipale pendant trois mois.
Ça nous a d’ailleurs rappelé ses interventions inappropriées pour faire nettoyer la rue de l’entreprise familiale ou détourner un autobus de la TTC.