L’avenir du Comité français de la Ville reste dans le flou

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Publié 17/07/2012 par Guillaume Garcia

L’appel à la communauté lancé par Clarisse Ngana pour rameuter les troupes francophones à la mairie de Toronto aura été vain, le Conseil n’ayant toujours pas étudié le rapport qui supprimerait le Comité français de la Ville de Toronto. À priori rien ne sera décidé avant l’automne.

C’est une manière de noyer le poisson sans avoir à prendre de risque: endormir l’adversaire. Aucune décision n’a encore été prise en ce qui concerne le comité français de la Ville de Toronto et cela arrange tout le monde à l’Hôtel de Ville.

Le débat encore repoussé

Alors que l’on devait en savoir un peu plus sur l’avenir du Comité mardi 12 juin dernier, Peter Milczyn, conseiller siégeant sur le Comité, a fait savoir à la demi-douzaine de francophones présente sur place que si quelque chose se passait, cela serait tard dans la nuit ou le lendemain matin.

«Je proposerai un amendement en disant à ce moment qu’il doit y avoir un comité francophone à la Ville de Toronto», a tenu à préciser le conseiller d’Etobicoke. Il a bien proposé un amendement lors de l’étude du rapport commandé par le maire, mais les conseillers ont choisi de renvoyer le débat à l’automne.

À ce moment-là, le bureau du directeur général de la Ville, Joseph Pennachetti, proposera dans un nouveau rapport si le Comité est maintenu ou pas. Si les conseillers votent contre ce rapport, il y aura un débat en salle.

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«C’est également à ce moment-là (certainement octobre-novembre), que le directeur général fera des propositions quant à la nature des comités qui resteront. À savoir si ce sont des comités consultatifs, ou des comités de conseils.»

On reste dans l’expectative

Depuis avril 2011 et un rapport spécial commandé par la maire de Toronto, Rob Ford, qui qualifiait de superflus plusieurs comités, dont le comité français, la situation du comité français n’a pas avancé d’un pouce.

Le dossier s’est retrouvé à l’agenda plusieurs fois avec pour finalité de se voir repousser à une date ultérieure. Ce n’est ni plus ni moins que ce que le conseiller Milczyn nous a expliqué jeudi dernier.

Interrogé dans la matinée sur les chances qu’il avait de faire passer son amendement sur la nécessité de garder un comité francophone, il a tout simplement répondu un «on ne peut jamais savoir pour une majorité», qui semblait vouloir dire que tout le monde s’en fout royalement du Comité français, en gros.

Il a bien sûr indiqué qu’il comptait aller parler à ses collègues conseillers pour les convaincre.

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Mais pour quoi faire?

Clarisse Ngana, présidente du futur ex-Comité, avait envoyé des courriels de demande d’appui à plusieurs membres de la communauté francophones, dont certains sont venus à l’Hôtel de Ville sans savoir pourquoi ils étaient là, ce qui a donné lieu à de jolis quiproquos.

Si l’avenir du Comité reste incertain, certains voient déjà l’ACFO-Toronto, dont Clarisse Ngana est également administratrice, comme un futur interlocuteur légitime de la mairie.

Le Comité n’a jamais eu de rôle prédominant pour les francophones de Toronto, et ce n’est pas sans rire que l’on peut affirmer qu’on en entend plus parler depuis qu’il n’existe plus que lorsqu’il existait.

Toutefois il est certain que perdre cette place privilégiée au sein de l’Hôtel de Ville s’avérerait quelque chose de très difficile à reprendre.

D’abord exister

De toute manière, le comité se trouve pour le moment de facto caduc, et il ne suffirait de pas grand-chose pour qu’il renaisse de ses cendres avec autant d’influence qu’il en a aujourd’hui, c’est-à-dire aucune.

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On peut penser que la Ville, symboliquement, gardera le Comité français, mais en ne lui donnant aucun mandat précis sinon celui d’exister, ce qui était sa principale caractéristique par le passé.

La morale de l’histoire: on ne peut pas mettre les francophones dehors, ce n’est pas très «politicaly correct», mais pour garder sa place il va falloir rester bien sages et ne pas trop poser de questions.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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