L’autre moitié de l’humanité avance… à son rythme!

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Publié 25/03/2008 par Darnace Torou

«Elles sont nos mères, nos sœurs, nos épouses, nos filles», chantait l’artiste gabonais Hilarion Nguema! Elles constituent la moitié de l’humanité, admet-on, unanimement.

Pourtant, cette moitié semble avancer hors du temps ou à un rythme qui lui est imposé. Il est admis que l’Histoire a été écrite par les Hommes, et qu’ils ont interprété les textes des trois grandes religions monothéistes en leur faveur, mettant la femme en situation d’infériorité. En sortir s’avère le combat du pot de terre contre le pot de fer! Ce qui explique la lenteur des gains relativement au long et pacifique combat des femmes qui, de guerre lasse, acceptent le terme «équité» à celui «d’égalité».

Selon le site de l’ONU consacré à la journée internationale de la femme, on peut lire: «La Journée internationale de la femme est l’histoire de femmes ordinaires qui ont fait l’histoire; elle puise ses racines dans la lutte que mènent les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes. Dans l’antiquité grecque, Lysistrata a lancé une «grève sexuelle» contre les hommes pour mettre fin à la guerre; pendant la Révolution française, des Parisiennes demandant «liberté, égalité, fraternité» ont marché sur Versailles pour exiger le suffrage des femmes».

Le principe d’égalité entre les hommes et les femmes n’a cessé d’être proclamé depuis la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 mais il a fallu attendre jusqu’au 18 décembre 1979 pour franchir une étape cruciale avec l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui entrera en vigueur le 3 septembre 1981.

Il est donc juste de relever que «la violation des droits de l’homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence à l’égard des femmes… et ne connaît pas de clivages géographiques, culturels ou sociaux».

Le combat pour l’égalité politique marque le pas dans la grande majorité des pays du monde. Curieusement, c’est dans les pays du Tiers monde que l’on a vu les femmes accéder aux plus hautes charges de l’État au XXe siècle (Inde, Sri Lanka ou Pakistan, par exemple). Les pays comme le Rwanda peuvent se targuer d’avoir réalisé la parité à l’Assemblée nationale. Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso a proclamé devant l’Assemblée générale des Nations Unies qu’il parlait «au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles».

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Sankara aura été un des premiers dirigeants africains à confier aux femmes des postes autres que les traditionnels «Affaires Sociales», «Promotion… féminine et de l’Enfance»!

De nombreuses conférences se sont succédé depuis 1975 (première conférence mondiale des femmes à Mexico) et des progrès doivent être reconnus et salués.

En dépit des avancées sur le plan juridique, la majorité de l’humanité reste à la merci de son autre complément, décidé à ne pas lâcher ses «droits acquis». L’on ne se préoccupera du sort des femmes qu’à la troisième personne, lors des occasions particulières comme les journées du SIDA ou des viols massifs en zones de conflits. Le viol en cas de guerre a été déclaré crime contre l’humanité en 2000 (résolution 1325), ce qui n’empêche pas qu’il soit utilisé comme «arme de guerre» dans des conflits en cours. Le chemin reste encore long.

Raison suffisante pour inviter les femmes canadiennes, en ce mois de mars, à faire leur bilan local sans oublier leurs consœurs de par le monde, selon le thème de cette année «Des femmes fortes font la force du monde»!

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