L’art d’Erica Brisson dans les espaces publics

3e édition du projet Arts On the Move

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Publié 14/06/2011 par Annik Chalifour

Erica Brisson, artiste visuelle francophile de Toronto, se passionne pour «l’art médiation», une forme d’art urbain émergent, qui relie les beaux arts aux espaces publics. «Un art communautaire qui permet aux gens d’exprimer et de partager leurs opinions à travers l’art, en utilisant les espaces publics, incluant les modes de transport, comme médium de communication sociale», explique l’artiste rencontrée par L’Express.

Erica a récemment contribué au projet d’art collectif Arts On the Move, une initiative d’Arts Etobicoke et de Lakeshore Arts, dont l’objectif visait à impliquer différents groupes de la communauté torontoise dans la réalisation d’oeuvres d’art appelées à voyager à travers la Ville Reine pour communiquer leurs pensées.

«Ma contribution a consisté à animer des ateliers d’art au CAMH (Centre de toxicomanie et de santé mentale) auprès de groupes de personnes âgées ayant des difficultés de santé mentale, en collaboration avec une ludothérapeute», commente Erica.

«Les ateliers aspiraient à rallier les participants autour de l’art, les incitant à s’extérioriser sans règles ni contraintes, et ce, dans le but ultime de partager leurs produits artistiques, illustrant leurs idées, avec la communauté».

C’est ainsi que les images des dessins et poèmes créés par ces aînés se sont retrouvées sur un des véhicules du CAMH ainsi que les portraits des artistes dessinés par Erica.

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Arts Etobicoke et Lakeshore Arts ont lançé officiellement la 3e et dernière édition d’Art On the Move, mardi 14 juin, au 1 Colonel Samuel Smith Park Drive, incluant un défilé des différents véhicules arborant les oeuvres du projet à caractère social.

Donner une voix

«Ce projet a donné une voix aux personnes ayant des défis de santé mentale. Partout où il passe dans la ville, le véhicule du CAMH orné de leurs oeuvres, révèle la sensibilité humaine avant tout. La maladie mentale est comme toute autre maladie, elle n’est pas la personne en soi».

Par ailleurs, de telles créations artistiques lorsqu’elles sont alliées aux espaces publics, deviennent «le miroir des idées des gens dans leur milieu de vie. Leurs opinions librement émises sous diverses formes d’art, sont véhiculées au sein de la communauté. Par exemple à Toronto, l’art médiation peut servir à partager différentes visions de la vie urbaine», selon Erica.

L’artiste oeuvre auprès d’organismes à vocation sociale depuis la fin de ses études postsecondaires en Histoire de l’art complétées en 2006 au Québec, aux Universités Concordia et de Montréal.

Art socio-communautaire

Erica a mené, entre autres, plusieurs projets d’art socio-communautaires au Davenport Perth Neighbourhood Centre, Banff Centre for the Arts, à Harbourfront, l’AGO, auprès de clientèles variées, d’artistes jeunes et moins jeunes, d’ici et d’ailleurs.

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Bien que née à Toronto de parents anglophones, mère actrice et père architecte, la jeune femme parle couramment le français depuis ses études secondaires: «J’ai eu la chance d’avoir des profs de français inspirants! Au contact de leur passion du français, j’ai voulu connaître ce qu’il y a derrière la langue. Et puis mes ancêtres Brisson étaient français».

«De là, j’ai décidé d’aller vivre et étudier au Québec de 2002 à 2006. Connaître une autre langue, c’est aussi découvrir une autre façon de penser», déclare-t-elle.

«La vie artistique à Montréal m’est apparue plus vibrante que celle d’ici. Au Québec, il me semble qu’on offre beaucoup plus de soutien aux artistes en général», souligne Erica.
www.ericabrisson.com

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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