Avec The Love Album (Polydor/Universal), la petite bombe française Anaïs (Croze, pour l’état civil) se donne pour mandat de nous ébourrifer la tignasse et, pourquoi pas, les fantasmes. Le plaisir commence avant même qu’on ait arraché la pellicule du CD (son deuxième, après Cheap Show), tandis que la principale intéressée partage librement ses charmes avec trois messieurs en costume d’Adam, dans une cascade digne du jardin d’Eden (merci PhotoShop!). Le moins qu’on puisse dire, c’est que voilà une fille qui assume tout ce qu’elle nous balance, qu’il s’agisse des langueurs saphiques de Elle me plaît à la pastiche yéyé de Malheureux, en passant par un amusant clin d’œil à la parlure québécoise (« J’trouvais ça ben l’fun/De m’laisser aller/Dans les bras d’un chum »).
The Love Album
Mais dès qu’on se croit en présence d’une simple allumeuse écervelée, Anaïs nous surprend grâce à quelques trouvailles dignes des Rita Mitsouko. Dans cette optique, le réalisateur américain Dan “The Automator” Nakamura est ici le Fred Chichin (que les dieux du rock and roll aient son âme) au service de sa Catherine Ringer, rassemblant une poignée de grandes pointures dans ses studios de San Francisco, et orchestrant même un duo avec Chris Isaak, qui joue le crooner amerloque sur Si j’avais su que notre amour.
Et quand résonnent les «pa-pa-pa-pa-pa» du refrain de l’irrésistible Peut-être une angine, on comprend aisément pourquoi la France – celle qui a un sens de l’humour et du rythme, tout le moins – a craqué pour ce bout de femme, et pourquoi il serait fou de se priver du genre de plaisir dont Anaïs a la recette, surtout avec l’été qui est à nos portes…
L’amour, prise 2
Il y a aussi une part d’insolence dans la démarche de Bruno Maman, qui est bien sûr manifeste dans la chanson-titre de Faire l’amour (Universal), un désarmant duo avec Noémie Rouxel-Kriskova, mais c’est surtout par sa façon de respirer la musique, de faire feu de tout bois et chanson de toute idée, que le Français s’avère le plus impressionnant.