Malgré la crise du crédit qui menace toute l’économie américaine, le candidat présidentiel Barack Obama continue de promettre de réduire les impôts de 95% des Américains et d’affranchir son pays de sa dépendance envers le pétrole du Moyen-Orient d’ici 10 ans. Tout au plus, reconnaît-il du bout des lèvres, «certains» investissements promis par les Démocrates en éducation, santé, environnement, infrastructures, etc., vont «peut-être» devoir être retardés ou diminués en raison des finances chancelantes du gouvernement.
Chez nous, le Premier ministre Stephen Harper maintient que l’économie canadienne va traverser cette période difficile sans trop de dommages, grâce à sa gestion prudente et à ses réductions de taxes. Ses adversaires dénoncent cet optimisme incantatoire mais ils n’ont pas jugé bon de réviser à la baisse leurs promesses de nouveaux programmes. Tous jurent de continuer de fonctionner dans le cadre d’un budget équilibré.
Stéphane Dion promet de restaurer et même de bonifier une foule de programmes coupés par les Conservateurs, de l’aide à la contestation judiciaire à la promotion des arts, en passant par l’accord de Kelowna avec les Autochtones. Tout en croyant pouvoir réduire davantage les impôts des particuliers grâce à un nouveau système de taxation sur le carbone et la pollution, il veut aussi multiplier les initiatives et les crédits d’impôt pour encourager un virage vert dans l’agriculture, la construction, le secteur manufacturier et même l’exploitation des sables bitumineux.
Rien n’échappe à la sollicitude des Libéraux, qui remportent le prix de la promesse la plus extravagante pour leur nouveau programme de 75 millions $ devant servir à «protéger les groupes ethnoculturels et religieux en danger au Canada», c’est-à-dire aider les écoles confessionnelles, les centres communautaires et les lieux de culte à financer des mesures de sécurité. Qui se doutait que la haine raciale ou religieuse était aussi répandue dans la société canadienne?
Le communiqué libéral nous apprend que les Conservateurs avaient consacré «seulement» 3 millions $ à un projet-pilote semblable, probablement dans le cadre de leur offensive tous-azimuts contre la criminalité (criminalité en chute libre depuis des années, quand elle n’est pas, dans ce cas précis, quasi-inexistante).