Si le gouvernement québécois se dit déçu et même «choqué» du jugement du 22 octobre de la Cour suprême du Canada entrouvrant la porte des écoles publiques anglaises à tout venant, l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) se réjouit, elle, de la décision qui confirmerait la légitimité de ses comités d’admission.
L’AFOCSC s’était présentée à titre d’intervenante dans l’affaire Québec c. Nguyen lancée par 25 plaignants, presque tous des immigrants qui envoyaient leurs enfants pendant quelques mois à l’école anglaise privée afin de les faire passer pour des «ayant droits» à l’école publique anglaise québécoise. Le stratagème était contesté par le gouvernement, qui dispose encore de la «clause nonobstant» pour imposer cette disposition de la Loi 101.
L’AFOCSC estimait que cette cause soulevait des questions d’importance nationale par rapport aux droits garantis en vertu de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés à l’instruction dans la langue de la minorité, et plus précisément par rapport à l’accès aux écoles et aux pouvoirs de gestion des conseils scolaires.
Protection des minorités
Selon elle, la Cour suprême du Canada a confirmé que «les droits doivent être interprétés de façon large et libérale, en fonction de leur objet, soit la protection et la promotion des communautés de langue officielle».
La Cour a d’ailleurs qualifié l’article 23 d’«instrument de réalisation de l’égalité» entre les groupes linguistiques du pays.