L’AFO se cherche un nouveau président

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 28/09/2010 par Guillaume Garcia

Après deux mandats et quatre ans à la tête de l’Assemblée de la francophonie (AFO) Mariette Carrier-Fraser cédera sa place lors de la prochaine assemblée générale qui se déroulera à Ottawa le 23 octobre prochain. Quatre candidats ont été retenus par le conseil d’administration de l’AFO pour combler le poste. L’Express les a contactés pour les connaître un peu et pour vous les faire connaître un peu mieux. Il s’agit de Philippe Boissonneault, Réjean Grenier, Marc Ryan et Denis B. Vaillancourt. Un mot d’ordre revient: il faut augmenter la visibilité.

Philippe Boissonneault est originaire du nord de l’Ontario, d’Iroquois Falls plus précisément. Il a passé la majeure partie de sa vie professionnelle dans la région de Kapuskasing dans le domaine de l’éducation, comme professeur, directeur d’école secondaire, surintendant à l’éducation ou encore agent d’éducation au ministère de l’Éducation de l’Ontario.

L’Express: Quelles sont les premières mesures que vous comptez prendre si vous êtes élu président de l’AFO.
Philippe Boissonneault: La première chose à faire c’est d’accompagner le nouveau plan stratégique. Ensuite il faut s’assurer que l’AFO est bien présente partout dans l’Ontario. Il y a une perception comme quoi l’AFO serait un organisme de l’Est de l’Ontario. Tous les organismes doivent être partie prenante. Il faut corriger cette impression.

L’Express: Continuité ou rupture avec la présidence de l’AFO actuelle?
P.B: Tout d’abord, Mariette Carrier-Fraser a eu un rôle difficile, elle a travaillé à la création de l’AFO. Moi je vais continuer de travailler. Je suis un gars de compromis, d’écoute, mais surtout d’action. Il y a toujours des défis avec les organismes naissants, il y a peut-être quelques petits bobos à soigner, mais de toute façon une seule personne ne peut pas faire ça, ce sera avec le conseil d’administration qu’on le fera.

Engagé dans le mouvement du Nouvel Ontario, Réjean Grenier a fait partie des fondateurs de la Nuit sur l’étang. Il a aussi été le premier agent de tournée du Théâtre du Nouvel Ontario et gérant du groupe de musique CANO. Journaliste (RadioCanada et CBC), spécialisé dans les affaires francophones de l’Ontario, il est aujourd’hui propriétaire du journal Le Voyageur, à Sudbury.

Publicité

L’Express: Quelles sont les premières mesures que vous comptez prendre si vous êtes élu président de l’AFO.
Réjean Grenier: Tout d’abord, les francophones hors Québec ont aucune voix au pupitre. Il faut que les politiques nous écoutent. Pour que les gens nous écoutent, il faut qu’on ait l’appui de la société, et pas que de l’associatif. Je n’ai pas de droit de vote à l’AFO. Ils ont peur des individus. Il faut que l’AFO soit plus présente auprès du vrai monde, en même temps il faut faire comprendre au gouvernement qu’on ne compte pas pour des prunes. La population minoritaire doit être à égalité avec la majorité. L’AFO doit plus ressembler aux gens ordinaires et à la francophonie ontarienne.

L’Express: Continuité ou rupture avec la présidence de l’AFO actuelle?
RG: Je serais dans la continuité dans le travail, mais aussi dans une accélération de ce travail. En apportant des changements au sein de la communauté, et dans la perception de l’AFO au sein de la communauté. L’AFO doit être plus qu’une somme d’associations.

Marc Ryan vient de la région d’Ottawa et a travaillé dans le commerce international et dans l’assurance et les services financiers. Il est aujourd’hui président de la Fédération des aînés francophones. Il est également vice-président de l’AFO.

L’Express: Quelles sont les premières mesures que vous comptez prendre si vous êtes élu président de l’AFO.
Marc Ryan: Il faut rehausser la visibilité de l’AFO. La francophonie ontarienne est à une croisée de chemins. Elle n’a plus besoin de faire ses preuves, on l’a vu avec l’éducation, la justice, les banques. Mais il faut faire un travail pour se faire reconnaître en Ontario, on n’est pas suffisamment reconnu. Dans le Nord, l’Est, ça va, mais dans le Sud on est moins connu, il faut encore s’affirmer. Dans le Nord-Ouest aussi il reste du travail. L’AFO n’a pas non plus sa place sur l’échiquier national, l’Ontario n’est pas membre de l’organisation internationale de la francophonie, il faut travailler à notre visibilité.

L’Express: Continuité ou rupture avec la présidence de l’AFO actuelle?
MR: Ayant eu Mariette Carrier-Fraser comme présidente a contribué à stabiliser l’organisation. Il faut donner le crédit à Mariette pour ça. Il reste beaucoup de travail pour les services en français, pour l’affichage bilingue. À mesure qu’on développe des services, on crée un espace de vie pour vivre en français. Pour le faire, il faut des services. Ma présidence sera un prolongement de mon engagement, de mon implication dans la communauté.

Publicité

Denis Vaillancourt a terminé sa carrière en tant que sous-ministre à l’éducation en langue française. Il a passé toutes les étapes depuis enseignant jusque sous-ministre. Il est également membre du conseil d’administration du RDÉE de l’Est ontarien.

L’Express: Quelles sont les premières mesures que vous comptez prendre si vous êtes élu président de l’AFO.
Denis Vaillancourt: Il faut travailler à encourager les collectivités à se prévaloir de leurs droits. L’AFO doit encourager différents groupes à devenir membre de l’AFO. Il faut sensibiliser la communauté et attirer M. et Mme Toulemonde à l’AFO. Notre communauté francophone est dynamique, mais elle est dispersée, avec certains endroits où il y a des problèmes de masse critique. Quand on a près de 40% d’assimilation faut faire quelque chose.

L’Express: Continuité ou rupture avec la présidence de l’AFO actuelle?
DV: Mariette Carrier-Fraser a contribué à la création et à l’essor de l’AFO. Il faut travailler dans la continuité et élargir la membriété. On sait que dans l’avenir, à 18 mois, il va y avoir des élections provinciales, peut-être même fédérales avant ça. Les francophones ont beaucoup de messages à donner. Quand on veut faire valoir un point, ça peut faire infléchir la décision qu’on soit plus de 500 000.

Le mot de la fin sera pour l’actuelle présidente de l’AFO, qui dresse un bilan de son activité et également sa vision pour l’avenir de l’AFO.

«On a dû mettre sur pied l’organisme et lui créer une visibilité. Son crédit et sa visibilité sont très bons. Le jour des Franco-Ontariens, c’est nous qui l’avons eu ça, les dossiers sur la santé… On a travaillé avec les différents commissariats aux langues officielles, la nouvelle définition de la francophonie, c’est nous aussi. Les choses vont continuer de s’améliorer. Sur le dossier de l’immigration, on a beaucoup avancé. Mais je n’ai pas travaillé seule, le CA a travaillé fort aussi. On peut vraiment être fier de nous.»

Publicité

Mariette Carrier-Fraser continuera de faire du bénévolat dans le domaine de la santé, du côté d’Ottawa.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur