L’AFAF-Toronto recevait les Médecins du Monde

Le Dr Nicolas Bergeron, psychiatre et président de Médecins du Monde (MdM) Canada, André Bertrand, directeur général de MdM Canada, et Natalie Brown, comédienne et porte-parole anglophone de l’organisation étaient les invités du souper-conférence de l’AFAF-Toronto lundi 8 février. Ils ont expliqué comment se démarque MdM sur la scène de l’aide humanitaire internationale.

«La mission première de MdM est de soigner et de protéger la vie. Nos volontaires s’engagent à venir en aide à toutes les personnes vulnérables dans des situations de crise, de guerre, de catastrophe naturelle et d’exclusion, et ce, sans faire aucune distinction ethnique, sociale, religieuse ou politique», rappelle le Dr Nicolas Bergeron.

Créé en 1980, MdM regroupe un réseau de dix délégations internationales dont MdM Canada fait officiellement partie depuis 1996.

Bien que MdM soit une organisation d’aide humanitaire qui peut paraître semblable à nombre d’autres ONG (organisations non gouvernementales) engagées dans le secours d’urgence, elle se distingue par la nature de ses interventions essentiellement à caractère médical et psychosocial et destinées aux populations en détresse tant au palier local qu’à l’international.

Témoignage et plaidoyer

Toutes les interventions de MdM sont accompagnées d’activités de témoignage en faveur des personnes privées d’accès aux soins de santé à travers le monde. «La santé est un droit!», s’exclame le 
Dr Bergeron.

Le témoignage et le plaidoyer constituent des formes d’actions privilégiées par MdM qui sont indissociables de ses interventions médicales «car il n’y a pas de guérison possible sans prise de parole forte pour éliminer les entraves à l’accès aux soins pour toutes personnes dans le besoin», selon MdM.

Urgence et réhabilitation

«Nos interventions d’urgence, d’une durée d’une semaine à deux ou trois mois, visent à fournir une aide médicale immédiate et concrète permettant de répondre aux besoins essentiels à la survie de populations en détresse.

Par exemple en Haïti, MdM effectue présentement des chirurgies mineures et offre des soins de santé connexes, gère trois cliniques mobiles, ainsi qu’un programme de santé mentale», mentionne le Dr Bergeron tout juste revenu d’Haïti.

Rappelons que MdM Canada est présent en Haïti (Cité Soleil) depuis plus de dix ans et y gère des programmes reliés à la nutrition, la vaccination, la violence sexuelle, la prévention du VIH, et les soins mères-enfants.

Les interventions de réhabilitation de MdM s’inscrivent dans le prolongement de ses interventions d’urgence. «Sur une durée de six mois à deux ans, une intervention de réhabilitation vise, par exemple, à accompagner psychologiquement les victimes de traumatisme ou à restaurer les structures sanitaires en vue de garantir un service minimum de santé à des populations démunies», explique le médecin.

«Tandis que nos interventions de développement s’appuient sur les besoins des populations et des structures de santé existantes et s’assurent que les initiatives déjà mises en place sont en accord avec les capacités locales d’assurer la pérennité des actions entreprises. Il est souvent question dans ces interventions de programmes de formation.»

Local et international

Autre particularité de MdM: les interventions locales. Ces interventions se réalisent dans les pays de chaque délégation. Elles viennent en aide aux exclus des soins de santé, peu importe les raisons de l’exclusion.

Souvent, ces interventions se réalisent en marge des schémas habituels de soins. De plus, elles soulignent le mandat de MdM: intervenir auprès des exclus des soins tant sur la scène internationale que sur la scène locale.

«À Montréal, MdM Canada gère un service de consultations procurées par des infirmiers et médecins bénévoles auprès des sans-abris, jeunes itinérants, travailleurs du sexe et des migrants sans statut», mentionne André Bertrand, directeur de MdM Canada.

Par ailleurs, MdM Canada, pour des raisons d’efficacité opérationnelle, a décidé d’apporter de l’aide médicale exclusivement aux pays faisant partie du continent des Amériques. «Nous oeuvrons à proximité du Canada, en Haïti, en République dominicaine et au Nicaragua», indique M.Bertrand.

Une stratégie de gestion dont nombre d’ONG et la communauté internationale pourraient s’inspirer, compte tenu, entre autres, des coûts exorbitants liés au déploiement de milliers d’expatriés et à l’approvisionnement de tonnes de fournitures d’un continent à l’autre.