Elle était jeune, belle, mais perdue. Sans le vouloir, elle s’est retrouvée dans un réseau criminel, a été vendue, achetée et forcée de se prostituer. Cela ne se passe pas en Thaïlande, mais au Canada, et avec des Canadiens. Le premier pamphlet pour faire de la prévention dans les centres sociaux a été publié en 2007, preuve s’il en fallait que le Canada n’est pas très en avance sur la question. Volontairement ou non, la population ne sait rien ou presque du phénomène, même si cela va changer, notamment grâce à des personnes comme Hélène Choquette, qui a réalisé un documentaire étonnant sur la traite des personnes intitulé Avenue Zéro. Il sera diffusé le 3 février à l’Office national du film de Toronto.
En 2003, Hélène Choquette tourne un documentaire sur les aides personnelles à domicile, dont beaucoup sont en provenance des Philippines.
Parmi les personnes qu’elle croise, il y a des «esclaves modernes», sous le joug d’un employeur. Pendant plusieurs années, elle rencontre des sociologues et se rapproche des organismes impliqués dans la traite des personnes.
En 2007, toutes les conditions sont réunies pour que le projet aboutisse, elle obtient l’aide de Radio-Canada et se lance.
La complexité de la situation ne l’effraie pas et toutes ses recherches lui ont apporté les réponses à ses questions. «Je savais que la traite des personnes prenait des formes diverses, qu’elles pouvaient être canadiennes, autochtones, adolescentes, ou encore venir de l’international», raconte Hélène Choquette, jointe par L’Express.