La saga de La Sacrée

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Publié 27/03/2012 par François Bergeron

La production du premier long-métrage franco-ontarien, la comédie La Sacrée, a représenté une véritable course à obstacles pour son producteur exécutif Mark Chatel, invité à raconter cette saga à la tribune du Club canadien de Toronto jeudi dernier, la veille de la présentation du film en ouverture du festival Cinéfranco.

Parti d’un scénario de Daniel Marchildon pour un court-métrage, l’idée est devenue un long-métrage et a pris vie lorsqu’elle a remporté une bourse de 300 000 $ associée au premier prix d’un concours de Téléfilm Canada.

Malheureusement, a indiqué M. Chatel – qui avait de l’expérience en télévision, mais pas encore au cinéma – cela ne représentait encore que le quart du budget nécessaire.

Encore fallait-il recruter un réalisateur (Dominic Desjardins, de Toronto), trouver le reste du financement (TFO a fourni la contribution décisive grâce à de l’argent débloqué à l’instigation de la ministre des Affaires francophones Madeleine Meilleur), un distributeur (Denise Robert de FunFilm) et bien sûr choisir et réserver les disponibilités d’une soixantaine d’acteurs et de techniciens.

Sorti en septembre dernier, La Sacrée, participait déjà à Toronto vendredi à son 11e festival. Le film a été diffusé à TFO et est disponible sur iTunes. www.lasacree.com/voir.html

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«Téléfilm Canada devrait garantir du financement pour un film francophone (hors Québec) par année», recommande M. Chatel.

Le chanteur Damien Robitaille, qui joue un ami d’enfance du personnage principal du film, l’arnaqueur revenu dans son village franco-ontarien, a vu beaucoup de similarité entre Fort-Aimable (dans le film) et son Lafontaine natal, près de Penetanguishene.

«Là aussi des jeunes comme moi quittent leur village pour aller faire carrière en ville», a-t-il raconté à la même tribune du Club canadien.

Dans son style déjanté, le chanteur-acteur a comparé les oeuvres d’art aux traces des astronautes sur la Lune: «c’est une preuve qu’on existe». Dans le cas de La Sacrée, c’est un signe de vie franco-ontarienne.

«Je ne suis que la pointe d’un iceberg, ou la cerise sur un sundae», a-t-il dit en parlant de son rôle, qui n’a nécessité que six jours de tournage et une grande consommation de bière (La Sacrée, une bière aphrodisiaque dans le film, est désormais la vraie bière d’une micro-brasserie de la région d’Ottawa).

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Damien Robitaille, pour qui «chanter (le soir) vient plus facilement que parler (le midi)», ne s’est pas fait prier, à la fin du déjeuner-causerie, pour entonner la chanson-thème du film, s’accompagnant à la guitare et à l’harmonica.

«On se reconnaît dans ce village qui tente de survivre»

L’Express a aussi rencontré Dominic Desjardins, réalisateur de La Sacrée, lors du lancement de Cinéfranco. Il nous parle de ce premier long-métrage franco-ontarien.

«Ce projet avait le potentiel pour être un film très drôle et permettait aux gens de se reconnaître. On a trouvé un village proche d’Ottawa qui était authentique, avec un magasin général, avec un monsieur qui vivait là depuis 50 ans. Ça collait bien avec l’idée de certains personnages, comme la matronne non officielle du village qui a son stand de patates-frites. C’est une personne drôle par son désespoir, prête à faire tout et n’importe quoi pour sauver son village, mais c’est aussi une personne très émotive.»

«Le thème c’est un village qui tente de survivre, mélangé avec un retour aux sources. Quand on n’arrive pas à dire d’où l’on vient, il y a un blocage. Le héros du film tombe amoureux de cette simplicité du village.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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