La «ronronthérapie»: oui, oui, ça existe

Le ronronnement du chat est tellement apaisant qu'on a imaginé la «ronronthérapie».
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Publié 19/10/2020 par Catherine Crépeau

Le ronronnement des chats aurait des vertus thérapeutiques capables de réduire ponctuellement le stress, l’insomnie et l’anxiété. Est-ce vrai?

Lorsqu’il ronronne, le chat émet des vibrations sonores «apaisantes» qui agiraient comme «un médicament sans effet secondaire», affirme par exemple Jean-Yves Gauchet, un vétérinaire de Toulouse, qui revendique la paternité en France de la «ronronthérapie».

Sensation de plaisir

Il soutient qu’en ronronnant, le chat émet des sons de basse fréquence, entre 20 et 50 hertz, qui seraient perçus par les corpuscules de Pacini, des terminaisons nerveuses situées sous notre peau et sensibles aux vibrations.

Ces récepteurs transmettraient alors une sensation de plaisir au cerveau, l’incitant à libérer les «hormones du bonheur» (endorphine, sérotonine, dopamine).

Rassurer l’entourage

Il faut d’abord rappeler que le chat ronronne lorsqu’il ressent des émotions fortes, que ce soit la peur ou le contentement. Cette vibration lui permettrait de se calmer et de rassurer les chats qui l’entourent.

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Par exemple, la chatte ronronne pour signifier sa présence à ses petits.

Dans diverses entrevues accordées au fil des années, Jean-Yves Gauchet affirme que l’effet rassurant serait le même pour nous, sur la base de témoignages qu’il dit avoir recueillis au cours de ses recherches.

Récupérer après une blessure

Dans un livre consacré à la «ronronthérapie», la journaliste française spécialisée en santé, Véronique Aïache, soutient qu’une étude américaine réalisée dans les années 1960 aurait montré qu’à blessure égale, un chat récupère plus vite qu’un autre animal grâce au ronronnement.

Elle affirme que les vibrations émises par le ronronnement ont été reproduites par des kinésithérapeutes pour accélérer la cicatrisation osseuse chez des humains.

Thérapie fantôme

Le problème est qu’aucune de ces prétentions ne trouve d’appui dans la littérature scientifique.

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La «ronronthérapie» n’existe pas officiellement. L’ASP n’a trouvé aucune étude portant sur l’effet du ronronnement des chats sur la santé mentale de leurs compagnons humains.

En revanche, le simple fait de posséder un chat a été associé depuis longtemps à une réduction de la pression artérielle et du risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire — par exemple, dans une étude publiée en 2009, portant sur 2400 propriétaires de chats.

Zoothérapie

Plus largement, un avis de l’American Heart Association concluait en 2013 qu’avoir un animal de compagnie (chat ou chien) réduit les risques de développer une maladie cardiovasculaire.

Sur le plan de la santé mentale, une petite étude publiée en 1981 suggère qu’un animal de compagnie aide les personnes âgées à se sentir mieux lorsqu’elles sont tristes.

De fait, les chats sont souvent utilisés dans les programmes de zoothérapie qui consistent à mettre en contact des malades avec des animaux de compagnie. Au Japon, des «bars à chats» permettent aux clients de se détendre en buvant un thé tout en caressant les animaux.

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Verdict: c’est la présence

Aucune étude ne montre le caractère apaisant du ronronnement des chats. Mais par leur présence, les chats — comme les chiens — peuvent vraisemblablement avoir un effet sur la réduction du stress et sur la santé de leur propriétaire.

Auteur

  • Catherine Crépeau

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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